mercredi 27 mai 2015

Journée de la résistance , intervention du secrétaire de la section PCF Créteil soutenu par le groupe CRC. Par Jean AMAR


Journée de la Résistance 27 mai 2015

Il y a 70 ans le 8 mai 1945 -  la France et l'Europe étaient libérées du nazisme et de la collaboration.

Cette libération a conjugué l'effort militaire des forces alliées (GB, USA,URSS, France Libre) et la mobilisation des résistants de l'intérieur et de l'extérieur.

Aujourd'hui, 27 mai nous avons pris l'initiative d'honorer à travers Gabriel Péri l'ensemble des résistants et particulièrement des résistants communistes dans le cadre de la journée nationale de la Résistance. Cette date n'est évidemment pas un hasard, elle se réfère au 27 mai 1943 et à la première réunion du Conseil National de la Résistance.

Ce jour-là, l'ensemble des partis, syndicats et mouvements de résistance s'unissent sous l'autorité de Jean Moulin envoyé par le général De Gaulle. Ils décident d'agir ensemble pour combattre les occupants et le régime de Vichy. Ils décident d'agir ensemble pour que la France puisse à la Libération recouvrir son entière souveraineté et puisse jouer un rôle majeur dans le concert des nations.

Il a fallu des efforts et des sacrifices pour que depuis la défaite de 1940 et la trahison d'une part de ses gouvernants la France relève la tête.

En 1940, seuls quelques hommes et femmes isolés refusent la défaite et l'asservissement. Il en a fallu des efforts pour s'organiser pour dire non à l'occupation alors que tous les repères sont brouillés que certains acceptent le coup de force de Pétain et la fin de fait de la République.

Mais du courage, les résistantes et résistants n'en manque pas, ils vont le montrer très vite. En 1940, des premières initiatives sont prises comme l'appel du général De Gaulle depuis Londres, celui de Maurice Thorez la manifestation du 11 novembre 1940 à l'Arc de Triomphe et dans lequel les étudiants communistes jouèrent un rôle majeur.

Le PCF qui fut un temps prisonnier des contradictions engendrés par le pacte germano-soviétique- prend progressivement des initiatives et ses dirigeants appellent à la mobilisation contre Pétain puis contre l'occupant. Les premiers mouvements de résistance organisés naissent. Dès le début 1941, avant l'invasion de l'URSS, le PCF prend l'initiative du rassemblement le plus large avec la constitution du Front National pour l'indépendance. A l'été, c'est le passage à la lutte armée dans laquelle les FTP vont marquer des points.

La répression nazie et des autorités françaises se déchaînent contre tous les résistants, ils seront nombreux à tomber au combat. Ceux des résistants qui arrêtés ne sont pas fusillés, sont envoyés en camps de concentration, seulement la moitié en reviendra.

Les résistants vont parachever leur unité avec la création du CNR et se doter d'une perspective stratégique : l'insurrection et d'une perspective politique : les mesures immédiates à appliquer à la Libération. C'est le programme du CNR de mars 1944.

Ce programme qui inspira les grandes réformes de la Libération : Sécurité Sociale, nationalisations, comités d'entreprise, statut de la fonction publique, planification économique est aujourd'hui attaqué de toute part. Déjà en 2004 Lucie et Raymond Aubrac, Stéphane Hessel, Maurice Kriegel-Valrimont, Lise London, Georges Séguy, Germaine Tillion appelaient « les enfants, les jeunes, les parents, les anciens et les grands-parents, les éducateurs, les autorités publiques, à une véritable insurrection pacifique » contre toutes ces mises en cause du programme du Conseil national de la Résistance.

Ce soir quatre héros de la Résistance : Geneviève de Gaulle- Anthonioz, Germaine Tillion, Pierre Brossolette, Jean Zay feront leur entrée au Panthéon. Comme l'a déclaré Pierre Laurent, secrétaire national du PCF : « Tous y ont effectivement leur place. Leurs combats ont honoré les valeurs de la République". Mais François Hollande, qui a fait le choix de ses quatre noms a pris soin de rassembler toutes les familles politiques de la Résistance (gaulliste, socialiste, radicale et sans partis) sauf une : les communistes. C'est une décision choquante. Comment honorer la Résistance sans que des militant(e)s de la principale force qui combattit le nazisme en France ne trouvent la place qui leur est due".

Pourtant de Marie-Claude Vaillant Couturier à Missak Manouchian en passant par Martha Desrumaux, ce ne sont pas les grandes figures qui manquaient.

En vérité, on veut en finir avec l'esprit de 1945, esprit d'unité bien sûr mais surtout esprit de réformes progressistes. Et les communistes à l'époque en furent les principaux artisans : artisans du rassemblement le plus large mais sur un contenu : démocratiser la République et la doter d'une forte dimension sociale.

Aujourd'hui, il n'en est plus question. Le mot réforme a été vidé de son contenu et est devenu synonyme de régression sociale. La gouvernance a remplacé la souveraineté populaire. Après les tracts de 1970, François Hollande est engagé dans une forme de révisionnisme mémoriel, comme si nous le gênions dans sa volonté de recompositions politique  et de droitisation de la politique gouvernementale.

Les communistes dans la résistance ont tout fait pour unir quelle que soient les différences politiques et les trajectoires, aujourd'hui à la différence de François Hollande, nous ne faisons pas de tri, nous commémorons toute la résistance et tous les résistants.

Aujourd'hui dans la situation de crise politique, nous voulons agir et unir sur un contenu progressiste avec nos partenaires du Front de Gauche, avec toutes les forces de gauche, sociales, syndicales qui le souhaitent pour ouvrir une nouvelle perspective et construire de larges rassemblement progressistes.


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