vendredi 29 août 2014

L'organisation des temps scolaires et périscolaires 2014 par Patrick RIBAU

L’examen de ce rapport intervient dans une période politique  contrastée puisque d’un côté l’on assiste à une montée en puissance  de  l’expression d’un  doute et d’une  contestation des enseignants, des parents d’élèves et des syndicats à l’encontre du projet de réforme des rythmes scolaires tel qu’il est présenté par le décret du Ministère de l’Education Nationale, et que d’un autre côté la publication des résultats  de l’enquête Pisa 2012 , nous révèle que  notre système scolaire est plus que jamais marqué par une montée des inégalités et qu’il ne parvient plus à agir sur les déterminisme sociaux.

Nous l’avions exprimé dès le mois de juin dernier, nous partageons  les grands objectifs du projet de loi d’orientation pour la refondation de l’École de la République, notamment le recrutement d’enseignants, la priorité donnée à l’enseignement primaire, la réaffirmation du rôle de la maternelle, la scolarisation des enfants de moins de 3 ans, la réaffirmation du collège unique, la création d’écoles supérieures du professorat pour la formation des enseignants.

 Mais la mise en place de cette réforme des rythmes scolaires, sans concertation  avec les acteurs locaux, va favoriser le transfert aux collectivités territoriales des compétences qui sont celles de l’Éducation nationale, en particulier dans les, domaines artistiques culturels et sportifs. Elle va donc générée de nouvelles inégalités, surtout dans la ruralité.

Cette réforme n’est pas non plus à la hauteur du défi majeur  auquel l’école est confrontée : l’échec scolaire.
Nous ne faisons pas partie de ceux qui comme la droite demandent une abrogation de la réforme, pour ne rien changer à l’école, ou pire la cantonner aux apprentissages de base : lire – écrire – compter.
Depuis 2008, avec la suppression du samedi matin et la baisse dramatique du taux de scolarisation des 2-3 ans, toute une génération d'enfants a perdu l'équivalent de deux ans de scolarité sur l'ensemble du primaire. Des programmes trop chargés, la multiplication des disciplines ont obligé les enseignants à faire toujours plus avec toujours moins de temps.

Il est urgent de renverser la tendance. Il y a besoin de plus de temps pour faire réussir tous les enfants. Plus de temps aussi pour que les enseignants puissent faire évoluer leurs pratiques. Plus de temps pour que parents et enseignants puissent se rencontrer et échanger.

Mais refonder l’école ne peut se limiter à une réforme des rythmes si elle ne s’attaque pas au fond du contenu de l’école, une école qui donne envie d’apprendre et non une école productrice d’échec.

Or cette réforme ne permet ni de lutter contre les inégalités de réussite à l’école, ni d’offrir un loisir éducatif de qualité à tous les enfants. C’est pourquoi nous soutenons l’idée qu’elle soit suspendue, remise à plat, et que s’engage une véritable concertation pour la refondation de l’école avec tous les acteurs concernés. Refonder l’école est une ambition incompatible avec une politique de rigueur économique. Il faut beaucoup plus de moyens, mais pas seulement. Elle a aussi besoin de pensée.

Nous souhaitons enfin réaffirmer que l’école de la réussite de tous doit se faire durant l’obligation scolaire assurée par l’Education Nationale et que celle-ci doit être la même pour tous les élèves de France. L’école de la République est le pilier de l’unité nationale.

Ceci étant nous ne sommes pas législateurs. Et nous nous prononçons ce matin sur une éventuelle modification de l’organisation des temps scolaires et périscolaires à compter de septembre 2014, si le gouvernement demeurait sourd aux demandes qui lui sont adressées de la réécrire.
En prenant en compte la très large et exemplaire consultation engagée depuis avril dernier par la municipalité auprès des enseignants et parents d’élèves, le travail attentif de l’administration qui a su tenir compte et intégrer dans ses propositions les attentes des parents et des enseignants exprimées lors de la consultation des conseils d’école, et la proposition qui est soumise à notre approbation, la plus équilibrée qui soit pour une nouvelle organisation possible de la journée scolaire à la rentrée prochaine , 

Le groupe communiste républicain et citoyen approuvera ce rapport, parce que :

1° -  l’organisation du temps pour les familles et les enfants garantit une régularité des horaires sur tous les jours de la classe.
2° - les temps dégagés par la réforme n’impactera pas le budget des familles, puisqu’ils sont gratuits, et que la pause méridienne n’est pas allongée. Ces deux éléments constituant un engagement municipal fort et solidaire.
Nous tenons néanmoins à souligner que l’offre nouvelle de la municipalité en termes d’activités périscolaires de qualités, va se heurtera à plusieurs problèmes :
·        D’abord de moyens (même si la reconduction du fonds d’amorçage pour 2014 vient d’être décidée lors du débat budgétaire à l’Assemblée Nationale, l’Association des Maires de France évalue à 150 € par enfant et par an la mise en place du décret.), la charge de cette nouvelle organisation pèsera lourd sur le budget de la commune,
·        Ensuite de partage des locaux entre ceux réservés à l’enseignement et ceux réservés aux activités périscolaires,
·        Et enfin de recrutement des personnels qualifiés nécessaires.
Ce qui dans une période de contrainte sur les budgets des collectivités ne va pas être sans conséquences.
Toutefois nous souhaitons que l’offre de la commune contribue à l’ambition qui est la nôtre d’offrir à chaque enfant un parcours éducatif cohérent et de qualité avant, pendant et après l’école.

 

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