Le monde de demain
Nous sommes tous
embarqués dans la même galère. C’est aussi simple que ça. Coincés dans la
soute, on nous somme de ramer en augmentant toujours la cadence… Notre bateau
va vite, très vite… mais pour quelle destination?
Difficile d’être
optimiste sur le cap choisi, tous les indicateurs sont dans le rouge. Pourtant, que nous annoncent les experts souvent
autoproclamés, alors que nous approchons du point de non-retour ? Au cœur
de la tempête, ils clament qu’il faut encore accélérer la cadence, à tout prix !
Et ce prix, nous ne le connaissons que trop bien, c’est celui de notre sueur,
nos larmes et notre sang de galérien »
Hier avec le crédit
immobilier, aujourd’hui avec la dette nationale, dès demain avec les finances
communales, les créanciers s’enrichissent et condamnent aux travaux forcés et
au fouet les pauvres endettés (débiteurs).
S’il y a bien une
crise du système actuel qui se traduit par une crise sociale dramatique, avec
un appauvrissement des territoires où résident les personnes les plus fragiles,
on constate dans le même temps une nette augmentation des richesses : le
problème réside donc dans la répartition de celles-ci ! Comme le rappelait
Nicolas SANSU à l’Assemblée Nationale au printemps dernier, les 10% les plus riches
ont reçu 50 % de la croissance de l’ensemble des revenus entre 2008 et 2011,
soit un gain de 18,4 milliards d’euros sur la période.
Le constat est
simple : nous vivons dans une société plus riche et plus inégalitaire. La
crise sociale n’est que la solution imposée par les tenants d’un système qui ne
veulent pas partager, qui font même obstruction à tout changement qui favoriserait
le bien commun, qui est pourtant un fondement du vivre ensemble.Plongés dans un tourbillon médiatique dont la crise et le scandale sont les principales turbines, il devient de plus en plus difficile de continuer à « ramer pour ramer », et chaque nouvelle saignée que nous subissons ne semble que renforcer le royaume de l’argent que nous devrions plutôt combattre.
Soumis et endoctriné, l’Etat
se saborde avec une baisse des dépenses à hauteur de 50 milliards jusqu’en 2017
alors qu'il a trouvé, il y a maintenant 6 ans, 76,9 Milliards pour renflouer des
banques, apprentis sorciers auxquels on continue, à rebours de toute rationalité,
de confier l'épargne des citoyens. Aujourd’hui, cela signifie concrètement,
pour chaque citoyen, chaque année, encore moins de budget pour sa commune,
encore moins de services publics, encore moins d’espoir…
Cette perspective est
inacceptable et ne sera plus acceptée bien longtemps. La révolte gronde. De
plus en plus de femmes et d’hommes se lèvent et questionnent les évidences
mondialisées de la finance pour dire haut et fort qu’il existe d’autres voies
que les restrictions budgétaires, la loi du marché, la violence symbolique de
l’argent qui accompagne toujours la violence physique.La remise en cause pure et simple de l’absurdité du système actuel est une première étape dans la prise de conscience. La seconde étape, plus complexe, est de trouver les bonnes armes pour le combattre. Toutes les velléités basées sur la force brutale renforcent le système et lui permettent d’appliquer de manière encore plus implacable sa domination. Les intégrismes de tout bord ont un don pour proposer des solutions en kit, du prêt-à-penser qui donne réponse à tout ; leurs voix sont séduisantes mais leur discours ne vous mènera qu’à votre perte. Il faut condamner l’idolâtrie de la haine comme moteur politique et l’instrumentalisation de la peur pour faire adhérer et pour soumettre.
Soyons clairs, les
combats à mener ne résident pas dans la destruction mais dans la lutte
consciente pour une réappropriation citoyenne des communs, ces espaces, organisations
et outils sociétaux qui sont spoliés par quelques-uns au détriment de la
majorité. Plus qu’une réappropriation,
on pourrait parler de libération car l’enjeu est de propulser une gestion
commune et démocratique qui s’appuie véritablement sur les citoyens.
C’est ce chemin qui
transformera le système, nous devons l’arpenter ensemble, pour s’émanciper,
construire un monde plus juste, plus égalitaire, plus sûr. C’est le combat de notre
génération « R » qui résiste, qui recherche, qui rêvolutionne le monde de demain.
Luc MBOUMBA
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