Déclaration du
groupe CRC , présentée par Jean Pierre HENO
Avis du conseil
municipal sur la fixation du périmètre
et du siège de l’établissement territorial T11
Conseil Municipal du
05-10-15
Au conseil
municipal du mois de juin 2014, notre groupe faisait une déclaration intitulée :
« la réforme territoriale doit être un grand débat démocratique ».
Force est de constater qu’après la
réforme régionale nous voilà dans celle des établissements publics de
coopération intercommunale dénommés « Etablissements publics
territoriaux », sans qu’un grand débat démocratique n’ait eu lieu.
On nous demande aujourd’hui de
délibérer sur un avis concernant un territoire composé de 18 communes et du
siège de l’établissement public. Cet avis est consultatif, et même si un avis
défavorable serait émis par une majorité, la loi ne fait aucune obligation à
l’Etat d’en tenir compte.
Les conseils de territoire qui se
substituent autoritairement aux intercommunalités n’auraient qu’un pouvoir
décisionnaire par délégation et ne disposeraient d’aucune autonomie financière,
leur budget étant une annexe du budget métropolitain. La métropole capterait
l’ensemble de la fiscalité locale sur son territoire.
Il aurait été intéressant de
connaitre les futures compétences de cet établissement, mais en aura-il ?
Ces questionnements sont par ailleurs
aggravés par la baisse des dotations aux collectivités locales. Ainsi, non
seulement le gouvernement démantèle la démocratie de proximité mais assèche
aussi financièrement l’ensemble des collectivités locales. Ce qui se dessine
derrière tout ça ? Des communes sans moyens, recentrées sur l’action
sociale, et une métropole en charge de définir et mettre en œuvre des
stratégies de développement. Or, comment imaginer que l’action sociale puisse
être déconnectée du développement ? Quelle sortie de la pauvreté possible,
quel accès à l’emploi ou à un logement décent dès lors que le lien entre les
collectivités en charge d’y répondre est faible pour ne pas dire
inexistant ? On voit bien le risque ici : les stratégies de
développement feront de la métropole un territoire attractif et compétitif à
l’échelle européenne, mais ne permettront pas, massivement, à la population de
vivre mieux.
En d’autres termes, le risque est que
les conseils de territoire ne soient que des mairies d’arrondissement de la
métropole. Et quid de l’avenir de nos communes, vivier de la démocratie, de la
proximité, de la politique de décentralisation voulu il y a 30 ans par F.
Mitterrand, P. Mauroy et G. Deferre ?
Cette réforme va anéantir des années
de travail et d’innovation urbaine, sociale et économique. Les dynamiques de
territoire risquent d’être brisées alors qu’elles se sont construites sur le
rapprochement des populations et souvent par la collaboration des élus locaux
au-delà des différences de sensibilité.
C’est
pourquoi les élus communistes et républicains ont défendu et porté, tout au
long de la construction métropolitaine, des propositions afin de faire de
celle-ci une structure construite à partir des communes. Fonctionnant sur un
principe de coopération, autour de projets de développement du territoire
porteurs de sens, avec pour objectifs de réduire les inégalités, améliorer la
vie de chacun et améliorer notre environnement commun. Voilà ce qu’aurait pu
être la métropole du Grand Paris !
Pour approuver la création d’une
nouvelle collectivité, je rappelle que l’esprit de la constitution française,
est de procéder à un référendum en donnant la parole aux habitants pour décider
de l’avenir de leurs villes.
Nous savons qu’en regard du périmètre
projeté, certaines communes émettent le souhait de travailler dans le cadre
d’autres projets intercommunaux, en lien disent-ils avec les problématiques et
enjeux de leurs territoires. Ils ont décidés de consulter la population, il
sera difficile de ne pas tenir compte de ces consultations.
N’avons-nous pas, sur le nouveau
territoire des arguments à fort potentiel économique ?
Je pense à l’avenir du port autonome
de Bonneuil, du transport des marchandises par voies fluviales, au transport
multimodal avec le réseau ferroviaire de Valenton et de Villeneuve-St-Georges.Mais aussi sur ce que représente Créteil ville préfecture avec ses organismes sociaux, ses services publics, ses hôpitaux, ses transports, ses universités, son centre commercial régional.
Les projets de gare du métro ligne 15
à l’Echât ou à Maisons-Alfort Vert de Maison, seront des éléments structurants
de notre économie.
Le projet Téléval téléphérique urbain
qui reliera les habitants de Créteil, Limeil-Brévannes, Valenton,
Villeneuve-St-Georges, et aussi la coulée verte tégéval, promenade verte de 20
km depuis l’île de loisirs de Créteil jusqu’à Santeny, permettront aux
populations du sud du territoire d’accéder dans de meilleures conditions à la
ville Préfecture.
Le regret que nous exprimons est que
nulle part nous n’ayons pu échanger pour revaloriser notre territoire, mettre
en avant des projets novateurs et nécessaires comme par exemple le
transport fluvial et ferroviaire.
Quoi de plus écologique à l’aube de
la COP 21 ?
La cohérence territoriale a été un
élément -malheureusement le seul- mis en avant. Comment peut-on imposer
Valenton et Villeneuve St Georges, et pas Maisons-Alfort ? Nous serions
curieux d’avoir la réponse.
Nous exprimons notre inquiétude quant
à l’avenir du service public communal, et à la réponse aux besoins quotidiens
des habitants dans ce cadre métropolitain très centralisé où les lieux
stratégiques s’éloignent des citoyens.
Nous prenons acte de la proposition
de ce périmètre et souhaitons que les avis des communes soient respectés.
Pour toutes ces raisons, nous ne
participerons pas au vote.
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