vendredi 1 avril 2016

Edito d'avril 2016, "Le code du travail est une securité sociale!" par Jean-Pierre HENO


Le code du travail est une sécurité sociale !

Après le succès de la manifestation du 9 mars, le gouvernement a été contraint de revoir sa copie. S’il a reculé sur plusieurs dispositions, il n’entend pas retirer son texte.
On n’avait jamais vu les forces de droite (Copé, Sarkozy en tête) et le syndicat du grand patronat réclamer que le parlement vote vite et sans amendement un projet de loi présenté par un gouvernement qui se réclame de la gauche.

Celui-ci va présenter au parlement un nouveau texte sur le travail, à rebours de ce qu’exige notre époque. Il le fait en laissant croire à une prétendue modernité qui tourne le dos à la réduction du temps de travail que permettent les gains incessants de productivité, comme à une vraie sécurisation des parcours professionnels incluant un droit renforcé à la formation, jusqu’à éliminer le chômage.
En effet toutes les mesures annoncées restent dérogeables selon les entreprises, le barème des indemnités prud’homales n'est pas supprimé, contrairement à l'exigence de tous les syndicats, mais devient seulement « indicatif », et la garantie jeune, faute de moyens budgétaires pour y répondre réellement, reste un effet d'annonce sans garantie d'application, alors que les missions locales connaissent des difficultés accrues, comme l'ensemble des acteurs locaux de l'insertion sociale et professionnelle des jeunes.

La logique du texte, qui organise la précarité, facilite les licenciements dits économiques, s'attaque à la durée du temps de travail, reste la même : elle fragilise les salariés et ne permettra pas de s'attaquer réellement au chômage, contrairement à ce qu'a affirmé le premier ministre dans sa présentation.

Le code du travail n’est-il pas un droit social qui a été bâti pour compenser le rapport de force défavorable aux travailleurs au sein d’une entreprise ?

                                                                                                         

             Jean-Pierre HENO

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