Vœux 2017 de la
section PCF de Créteil et du Groupe des Élus communistes, républicains et
citoyens
Présentés par
Jean-Pierre Héno
Monsieur le Député-Maire,
Mesdames, Messieurs les Maires-Adjoints,
Conseillers Municipaux,
Mesdames, Messieurs
Chers Amis, Chers Camarades,
Permettez-moi au nom de la
section du PCF de Créteil et des Élus
communistes, républicains et citoyens de vous présenter mes meilleurs vœux de
santé, de bonheur, de joie pour vous et vos proches.
Entamer
une année nouvelle en étant optimiste, c’est mieux même si cette nouvelle année
est chargée d'événements électoraux importants pour notre peuple, élections
présidentielles et législatives dans le premier semestre et élections
sénatoriales en septembre.
Nous
aurions tant voulu que ces vœux soient accompagnés d’un bilan quinquennal où le
progrès social ne reste pas un souhait où les pauvres, les sans emploi, abris,
toit aient disparu, malheureusement ce n’est pas le cas !
Selon
l’observatoire national des données économiques, 9 millions de personnes sont
en situation de pauvreté, un million de pauvres de plus en dix ans.
Entre
2 et 3 millions de travailleurs gagnent moins que le RSA – 840 € mensuels.
La
crise du logement concerne 4 millions de Français, 12 millions souffrent de
précarité énergétique.
Les
répercussions sur la santé et l’éducation des enfants touchent 15 millions
d’entre eux.
La
misère d’un côté, l’opulence de l’autre, 55,7 milliards d’euros, c’est le montant
des dividendes versés en 2016 par les entreprises du CAC 40 à leurs
actionnaires. Que dire, des 7,2 millions d’euros, coup de pouce salarial que
Carlos Ghosn, PDG de Renault Nissan vient de s’octroyer.
Depuis
2015, la France est devenue le pays d’Europe le plus généreux avec ses
actionnaires.
Afin
de parvenir à ce résultat, les actionnaires ont pu bénéficier d’un coup de
pouce avec le crédit d’impôt compétitivité emploi, le CICE, une manne de 40
milliards d’euros annuels octroyée sans aucune contrepartie.
Selon
une étude de la DARES qui est un service statistique du Ministère du Travail,
le CICE n’a pas eu d’effet significatif sur l’emploi et sur la dynamique des
salaires de base depuis 2013.
Les
entreprises ayant fait le choix de
restaurer leurs marges. Et pourtant l’emploi, les salaires sont les principales
préoccupations des Français.
Une
étude de la banque de France publiée en 2015 portant sur la répartition du
revenu des entreprises montre ainsi qu’entre 1998 et 2013, la part accordée aux
salaires est restée sous la barre des 60%, atteignant même en 2008, 53,4%.
En
revanche, dans la même période, la part des profits consacrée aux dividendes a
tout simplement doublée, passant de 4,6% à 9,5%.
Cela
s’est fait au détriment des salariés et des capacités d’autofinancement des
entreprises. Ce qui nui à la capacité de l’investissement.
Ce
n’est pas vrai que les politiques d’austérité seraient les seules solutions. Il
serait bien de se rappeler que depuis 1976 s’additionne les plans, les uns aux
autres ; Ont-ils guéri le mal ?
Après
le choc pétrolier de 75, Raymond Barre décide le blocage des prix, le relèvement
du tarif de la vignette auto, l’augmentation des taxes sur le carburant et
l’alcool, la majoration de l’impôt ; ce premier plan d’austérité échoue.
En
1982, Pierre Mauroy annonce le blocage des salaires dans le secteur public, il
s’engage à limiter le déficit budgétaire à 3% du PIB. Il décide 1an après de
ponctionner 65 milliards de francs sur la consommation des ménages et les
dépenses de l’état. Il instaure un prélèvement de 1% sur l’ensemble des
revenus, le seul effet est de remettre la droite en selle.
Sitôt
arrivé à Matignon en 95, Alain Juppé choisit la rigueur budgétaire et décide
des hausses de prélèvements pour les ménages (TVA, essence, etc…).
On
devait : « rassurer les marchés » on sait ce qu’il adviendra de
cette fin de mandat, défaite de la droite aux législatives de 97.
François
Fillon qui n’a de cesse de présenter un état en situation de faillite, lance
plusieurs trains de mesures, réforme des retraites, gel des dépenses publiques
au total 36 milliards d’euros d’économies sans beaucoup d’effet sur le déficit
public.
Le
gouvernement de François Hollande a maintenu ce cap. Hausse des impôts, baisse
des crédits budgétaires, plafonnement des dépenses sociales. Un cocktail qui contribue beaucoup au
discrédit de la gauche.
Plus
de trente années et cinq plans d’austérité ont buté sur le même obstacle.
Réduire les dépenses publiques pour satisfaire la finance diminue la
croissance, rendant encore plus insupportable le poids de la dette.
Quant
au candidat de la droite, François Fillon, c’est un plan de super-austérité qui
est annoncé avec la suppression de 500 000 fonctionnaires.
Et
pourtant nos hôpitaux et leur personnel, tout en surcharge de travail, les
alarmes lancées par les personnels de santé se multiplient ces dernières
semaines. Il en est souvent de même dans la police ou dans d’autres secteurs
qui touchent au service public.
C’est
bien d’une autre politique qu’il nous faut, celle qui mènera résolument,
courageusement l’action contre la finance.
Il
faut libérer notre pays de la drogue de l’argent, de la rentabilité financière
à outrance mettons un terme au diktat de la bourse, réorientons l’argent
disponible vers la production, une juste répartition des richesses.
Il
faut avoir du courage politique. Il faut reprendre le pouvoir sur les banques,
en nationalisant, au cœur d’un nouveau pôle public bancaire et financier.
Une
autre politique est possible, cela passe par une réorientation du crédit et de
l’épargne au service des projets créateurs d’emplois, créateurs de richesses et
de solidarité dans les territoires. Une nouvelle politique en faveur des
services publics, en donnant aux salariés, à tous les citoyens, aux élus de
nouveaux droits de regard sur l’activité des banques et sur les aides publiques
aux entreprises.
Il
faut mener une lutte sans merci contre l’optimisation et l’évasion fiscale, 80
milliards d’euros par an, c’est l’équivalent du déficit budgétaire de l’état
dans la même période.
Nous
proposerons de mettre fin aux logiques du CICE, sans autre résultat que
l’enrichissement des actionnaires et le gâchis des fonds publics, et à toute
cette accumulation d’exonérations sociales et fiscales accordées sans aucune
réelle contrepartie aux entreprises.
Il y aura alors assez d’argent à réorienter pour la nouvelle industrialisation du pays, la transition écologique de nos modèles de production.
Il y aura alors assez d’argent à réorienter pour la nouvelle industrialisation du pays, la transition écologique de nos modèles de production.
La
« France en commun » que nous voulons est d’abord celle qui retrouvera
l’ambition de la paix et de la fraternité du monde.
Nous
n’oublions rien : ni les morts des attaques terroristes de 2015 et 2016,
ceux de Charlie Hebdo, de l’hypercasher, du Bataclan, des terrasses
parisiennes, du stable de France, de Magnanville, de Nice, de Saint-Étienne-de-Rouvray ;
ni les centaines de vies fauchées par ces mêmes attaques à travers le monde,
celles de Berlin et Istanbul, ces dernières semaines ; ni les centaines de
milliers de victimes de ces guerres en Irak, en Syrie et ailleurs ;ni les
centaines de milliers de réfugiés, noyés en Méditerranée, refoulés ou parqués
en Europe ou en Turquie, faute d’une politique européenne digne et humaine à
leur égard. C’est l’humanité toute entière qui court à sa perte quand elle
oublie la valeur d’une seule vie humaine.
Ce
bain de sang, de larmes et de souffrances, cela doit cesser !
La
France doit répondre présente à l’appel lancé par le nouveau secrétaire général
de l’ONU, Antonio Guterres à « faire de 2017 une année pour la paix »
qui doit être, déclare-t-il, « notre objectif et notre guide », et
déployer désormais toute son action en direction d’un plan global de paix, de
reconstruction et de développement pour le Proche et Moyen-Orient, pour la
résolution politique des conflits en Syrie et Irak, s’engageant dans le
démantèlement des filières du djihadisme et de ses soutiens étatiques,
financiers et militaires, la reconstruction démocratique de ces États.
Le
terrorisme devait être terrassé par la guerre. Il s’en nourrit. La paix, la fin
des humiliations et des dominations, le combat résolu contre les inégalités,
l’ambition d’un nouveau mode de développement social et écologique guériront
mieux les plaies du monde.
La
preuve vient d’être donnée que jamais aucun combat pour la paix ne doit être abandonné.
L’adoption récente par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution
condamnant la politique de colonisation israélienne en est le témoignage.
Et
face à l’impunité que s’arroge depuis tant d’années le gouvernement de Benyamin
Netanyahou, nous renouvelons l’engagement de faire de cette année qui marque le
50ème anniversaire du début de la colonisation et de l’occupation
israélienne, l’année du combat pour l’arrêt de cette colonisation illégale, de
la reconnaissance de l’État palestinien et de la relance de la solution à deux
États.
Au
désordre mondial et à la généralisation de la violence, nous opposons
l’exigence de sécurité humaine et la paix. Nous en appelons à la fraternité
humaine, à la coopération et au rassemblement des peuples.
La
France doit être à l’offensive pour un accueil digne et humain des réfugiés,
pour une gouvernance mondiale des migrations, optimisant le droit au bonheur
pour tous.
Le
combat ne sera pas facile, il se heurtera et se heurte déjà à des résistances
et l’élection de Donald Trump, aux Etats-Unis n’est pas fait pour nous
rassurer.
Comme
nous l’indiquait, Pierre Laurent, nous sommes engagés dans les campagnes
électorales qui doivent être traitées à égalité d’importance, présidentielle et
législatives pour atteindre cet objectif et seul contre tous, s’il le faut.
Nous
avons désigné et sommes en voie de le faire sur toutes les circonscriptions,
nos candidats.
A
notre dernier conseil national, nous déclarions, je cite : « l’essentiel
pour nous, est de déployer nos propositions, celles de la « France en
commun » pour mettre dans le débat, les solutions alternatives aux
politiques d’austérité, de solidarité et pour la paix.
S’il
y a deux élections, il n’y a qu’une campagne. Notre objectif est de faire élire
le plus grand nombre de députés et notre ambition est de contrer le
présidentialisme de la souveraineté populaire, c’est aussi le sens que nous
voulons pour une 6ème république.
Si
les militants du PCF ont décidé fin novembre d’appeler à voter pour Jean-Luc
Mélenchon, à la présidentielle, ce n’est pas pour se retrouver avec des
candidats de la France insoumise contre nos députés sortants entre autres.
Cette
attitude ferait courir le risque d’une élimination dès le premier tour. Nous
appelons donc chacun à ses responsabilités pour faire barrage à ces mauvais
coups.
Dimanche
dernier, les électeurs à la primaire socialiste ont sanctionné, un bilan et
majoritairement affirmé leur souhait d’un ancrage à gauche pour interrompre la
dérive libérale entreprise par l’exécutif. Ils ont placé Benoit Hamon en tête
et accordé presque 18% à Arnaud Montebourg.
Les
électeurs majoritairement se sont rappelés du discours du Bourget, du 49-3, de
la loi travail, voire de la déchéance de nationalité et des cadeaux mirifiques au
patronat.
Ce
résultat n’exprime-t-il pas le signal et la volonté d’un besoin d’une véritable
politique de gauche ? Souhaitons que le 2ème tour confirme le 1er.
Cette
année 2017 sera donc une année importante et les choix de notre peuple à ces
élections auront des conséquences. Soit une France frileuse, haineuse et
divisée ou une France qui sait retrouver le chemin de l’espoir.
Un
philosophe écrivait au 12ème siècle : « l’ignorance mène
à la peur, la peur mène à la haine, et la haine à la violence, voilà
l’équation ».
N’ayons
pas peur, ayons confiance, rallumons les étoiles.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire