jeudi 2 février 2017

Vœux 2017 de la section PCF de Créteil et du Groupe des Élus communistes, républicains et citoyens

Vœux 2017 de la section PCF de Créteil et du Groupe des Élus communistes, républicains et citoyens
Présentés par Jean-Pierre Héno

Monsieur le Député-Maire,
Mesdames, Messieurs les Maires-Adjoints, Conseillers Municipaux,
Mesdames, Messieurs                 
Chers Amis, Chers Camarades,

Permettez-moi au nom de la section du PCF de Créteil et des Élus communistes, républicains et citoyens de vous présenter mes meilleurs vœux de santé, de bonheur, de joie pour vous et vos proches.
Entamer une année nouvelle en étant optimiste, c’est mieux même si cette nouvelle année est chargée d'événements électoraux importants pour notre peuple, élections présidentielles et législatives dans le premier semestre et élections sénatoriales en septembre.
Nous aurions tant voulu que ces vœux soient accompagnés d’un bilan quinquennal où le progrès social ne reste pas un souhait où les pauvres, les sans emploi, abris, toit aient disparu, malheureusement ce n’est pas le cas !
Selon l’observatoire national des données économiques, 9 millions de personnes sont en situation de pauvreté, un million de pauvres de plus en dix ans.
Entre 2 et 3 millions de travailleurs gagnent moins que le RSA – 840 € mensuels.
La crise du logement concerne 4 millions de Français, 12 millions souffrent de précarité énergétique.
Les répercussions sur la santé et l’éducation des enfants touchent 15 millions d’entre eux.
La misère d’un côté, l’opulence de l’autre, 55,7 milliards d’euros, c’est le montant des dividendes versés en 2016 par les entreprises du CAC 40 à leurs actionnaires. Que dire, des 7,2 millions d’euros, coup de pouce salarial que Carlos Ghosn, PDG de Renault Nissan vient de s’octroyer.
Depuis 2015, la France est devenue le pays d’Europe le plus généreux avec ses actionnaires.
Afin de parvenir à ce résultat, les actionnaires ont pu bénéficier d’un coup de pouce avec le crédit d’impôt compétitivité emploi, le CICE, une manne de 40 milliards d’euros annuels octroyée sans aucune contrepartie.
Selon une étude de la DARES qui est un service statistique du Ministère du Travail, le CICE n’a pas eu d’effet significatif sur l’emploi et sur la dynamique des salaires de base depuis 2013.
Les entreprises ayant fait le choix  de restaurer leurs marges. Et pourtant l’emploi, les salaires sont les principales préoccupations des Français.
Une étude de la banque de France publiée en 2015 portant sur la répartition du revenu des entreprises montre ainsi qu’entre 1998 et 2013, la part accordée aux salaires est restée sous la barre des 60%, atteignant même en 2008, 53,4%.
En revanche, dans la même période, la part des profits consacrée aux dividendes a tout simplement doublée, passant de 4,6% à 9,5%.
Cela s’est fait au détriment des salariés et des capacités d’autofinancement des entreprises. Ce qui nui à la capacité de l’investissement.
Ce n’est pas vrai que les politiques d’austérité seraient les seules solutions. Il serait bien de se rappeler que depuis 1976 s’additionne les plans, les uns aux autres ; Ont-ils guéri le mal ?
Après le choc pétrolier de 75, Raymond Barre décide le blocage des prix, le relèvement du tarif de la vignette auto, l’augmentation des taxes sur le carburant et l’alcool, la majoration de l’impôt ; ce premier plan d’austérité échoue.
En 1982, Pierre Mauroy annonce le blocage des salaires dans le secteur public, il s’engage à limiter le déficit budgétaire à 3% du PIB. Il décide 1an après de ponctionner 65 milliards de francs sur la consommation des ménages et les dépenses de l’état. Il instaure un prélèvement de 1% sur l’ensemble des revenus, le seul effet est de remettre la droite en selle.
Sitôt arrivé à Matignon en 95, Alain Juppé choisit la rigueur budgétaire et décide des hausses de prélèvements pour les ménages (TVA, essence, etc…).
On devait : « rassurer les marchés » on sait ce qu’il adviendra de cette fin de mandat, défaite de la droite aux législatives de 97.
François Fillon qui n’a de cesse de présenter un état en situation de faillite, lance plusieurs trains de mesures, réforme des retraites, gel des dépenses publiques au total 36 milliards d’euros d’économies sans beaucoup d’effet sur le déficit public.
Le gouvernement de François Hollande a maintenu ce cap. Hausse des impôts, baisse des crédits budgétaires, plafonnement des dépenses sociales. Un cocktail qui contribue beaucoup au discrédit de la gauche.
Plus de trente années et cinq plans d’austérité ont buté sur le même obstacle. Réduire les dépenses publiques pour satisfaire la finance diminue la croissance, rendant encore plus insupportable le poids de la dette.
Quant au candidat de la droite, François Fillon, c’est un plan de super-austérité qui est annoncé avec la suppression de 500 000 fonctionnaires.
Et pourtant nos hôpitaux et leur personnel, tout en surcharge de travail, les alarmes lancées par les personnels de santé se multiplient ces dernières semaines. Il en est souvent de même dans la police ou dans d’autres secteurs qui touchent au service public.
C’est bien d’une autre politique qu’il nous faut, celle qui mènera résolument, courageusement l’action contre la finance.

Il faut libérer notre pays de la drogue de l’argent, de la rentabilité financière à outrance mettons un terme au diktat de la bourse, réorientons l’argent disponible vers la production, une juste répartition des richesses.
Il faut avoir du courage politique. Il faut reprendre le pouvoir sur les banques, en nationalisant, au cœur d’un nouveau pôle public bancaire et financier.
Une autre politique est possible, cela passe par une réorientation du crédit et de l’épargne au service des projets créateurs d’emplois, créateurs de richesses et de solidarité dans les territoires. Une nouvelle politique en faveur des services publics, en donnant aux salariés, à tous les citoyens, aux élus de nouveaux droits de regard sur l’activité des banques et sur les aides publiques aux entreprises.
Il faut mener une lutte sans merci contre l’optimisation et l’évasion fiscale, 80 milliards d’euros par an, c’est l’équivalent du déficit budgétaire de l’état dans la même période.
Nous proposerons de mettre fin aux logiques du CICE, sans autre résultat que l’enrichissement des actionnaires et le gâchis des fonds publics, et à toute cette accumulation d’exonérations sociales et fiscales accordées sans aucune réelle contrepartie aux entreprises.
Il y aura alors assez d’argent à réorienter pour la nouvelle industrialisation du pays, la transition écologique de nos modèles de production.
La « France en commun » que nous voulons est d’abord celle qui retrouvera l’ambition de la paix et de la fraternité du monde.
Nous n’oublions rien : ni les morts des attaques terroristes de 2015 et 2016, ceux de Charlie Hebdo, de l’hypercasher, du Bataclan, des terrasses parisiennes, du stable de France, de Magnanville, de Nice, de Saint-Étienne-de-Rouvray ; ni les centaines de vies fauchées par ces mêmes attaques à travers le monde, celles de Berlin et Istanbul, ces dernières semaines ; ni les centaines de milliers de victimes de ces guerres en Irak, en Syrie et ailleurs ;ni les centaines de milliers de réfugiés, noyés en Méditerranée, refoulés ou parqués en Europe ou en Turquie, faute d’une politique européenne digne et humaine à leur égard. C’est l’humanité toute entière qui court à sa perte quand elle oublie la valeur d’une seule vie humaine.
Ce bain de sang, de larmes et de souffrances, cela doit cesser !
La France doit répondre présente à l’appel lancé par le nouveau secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres à « faire de 2017 une année pour la paix » qui doit être, déclare-t-il, « notre objectif et notre guide », et déployer désormais toute son action en direction d’un plan global de paix, de reconstruction et de développement pour le Proche et Moyen-Orient, pour la résolution politique des conflits en Syrie et Irak, s’engageant dans le démantèlement des filières du djihadisme et de ses soutiens étatiques, financiers et militaires, la reconstruction démocratique de ces États.
Le terrorisme devait être terrassé par la guerre. Il s’en nourrit. La paix, la fin des humiliations et des dominations, le combat résolu contre les inégalités, l’ambition d’un nouveau mode de développement social et écologique guériront mieux les plaies du monde.
La preuve vient d’être donnée que jamais aucun combat pour la paix ne doit être abandonné. L’adoption récente par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution condamnant la politique de colonisation israélienne en est le témoignage.
Et face à l’impunité que s’arroge depuis tant d’années le gouvernement de Benyamin Netanyahou, nous renouvelons l’engagement de faire de cette année qui marque le 50ème anniversaire du début de la colonisation et de l’occupation israélienne, l’année du combat pour l’arrêt de cette colonisation illégale, de la reconnaissance de l’État palestinien et de la relance de la solution à deux États.
Au désordre mondial et à la généralisation de la violence, nous opposons l’exigence de sécurité humaine et la paix. Nous en appelons à la fraternité humaine, à la coopération et au rassemblement des peuples.
La France doit être à l’offensive pour un accueil digne et humain des réfugiés, pour une gouvernance mondiale des migrations, optimisant le droit au bonheur pour tous.
Le combat ne sera pas facile, il se heurtera et se heurte déjà à des résistances et l’élection de Donald Trump, aux Etats-Unis n’est pas fait pour nous rassurer.
Comme nous l’indiquait, Pierre Laurent, nous sommes engagés dans les campagnes électorales qui doivent être traitées à égalité d’importance, présidentielle et législatives pour atteindre cet objectif et seul contre tous, s’il le faut.
Nous avons désigné et sommes en voie de le faire sur toutes les circonscriptions, nos candidats.
A notre dernier conseil national, nous déclarions, je cite : « l’essentiel pour nous, est de déployer nos propositions, celles de la « France en commun » pour mettre dans le débat, les solutions alternatives aux politiques d’austérité, de solidarité et pour la paix.
S’il y a deux élections, il n’y a qu’une campagne. Notre objectif est de faire élire le plus grand nombre de députés et notre ambition est de contrer le présidentialisme de la souveraineté populaire, c’est aussi le sens que nous voulons pour une 6ème république.
Si les militants du PCF ont décidé fin novembre d’appeler à voter pour Jean-Luc Mélenchon, à la présidentielle, ce n’est pas pour se retrouver avec des candidats de la France insoumise contre nos députés sortants entre autres.
Cette attitude ferait courir le risque d’une élimination dès le premier tour. Nous appelons donc chacun à ses responsabilités pour faire barrage à ces mauvais coups.
Dimanche dernier, les électeurs à la primaire socialiste ont sanctionné, un bilan et majoritairement affirmé leur souhait d’un ancrage à gauche pour interrompre la dérive libérale entreprise par l’exécutif. Ils ont placé Benoit Hamon en tête et accordé presque 18% à Arnaud Montebourg.
Les électeurs majoritairement se sont rappelés du discours du Bourget, du 49-3, de la loi travail, voire de la déchéance de nationalité et des cadeaux mirifiques au patronat.
Ce résultat n’exprime-t-il pas le signal et la volonté d’un besoin d’une véritable politique de gauche ? Souhaitons que le 2ème tour confirme le 1er.
Cette année 2017 sera donc une année importante et les choix de notre peuple à ces élections auront des conséquences. Soit une France frileuse, haineuse et divisée ou une France qui sait retrouver le chemin de l’espoir.
Un philosophe écrivait au 12ème siècle : « l’ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine, et la haine à la violence, voilà l’équation ».
N’ayons pas peur, ayons confiance, rallumons les étoiles.


Meilleurs vœux encore à tous et toutes. Bonne année 2017.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire