- Conseil municipal de creteil du 6 mars 2017
Intervention du groupe Communiste, Républicain et Citoyen sur les orientations budgétaires pour l’année 2017
Présentée par Mr Jean-Pierre Héno
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Monsieur le Maire, mes Chers collègues,
Le budget d’une ville est conditionné entre autres aux
orientations nationales en termes de contributions financières.
Cela nous permet aussi de faire le point sur nos engagements
dans le cadre de notre programme municipal.
C’est dans ce cadre que nous avons à préparer le budget de
notre commune pour cette année.
Dans un contexte particulièrement difficile nous parvenons à
maintenir auprès de la population cristolienne un degré de prestation sociale
important, j’y reviendrai au terme de mon intervention.
Pourtant à la fin de ce quinquennat qui aurait dû changer en
profondeur la vie des gens
celle-ci n’a pas eu lieu, et surtout pas dans le sens voulu par les électeurs du 6 mai 2012.
celle-ci n’a pas eu lieu, et surtout pas dans le sens voulu par les électeurs du 6 mai 2012.
Nous sommes toujours dans le dogme de la réduction des
dépenses, nouvelle réduction de l’impôt sur les sociétés, instauration du
prélèvement à la source pour 2018, maintien et même progression du CICE.
La réduction de l’impôt d’une partie de la classe moyenne,
matraquée durant les premières années du quinquennat, n’a pas occulté le manque
de décision pour que les riches échappent toujours, par moult détours, à une
imposition justement proportionnée.
Résultat : les 500 familles, les plus riches de France
ont vu leur patrimoine augmenter de 25% en cinq ans.
Le produit de l’impôt sur les sociétés s’est réduit, lui au
cours de la même période de 40,8 à 29,4 milliards d’euros. Tandis que l’impôt
sur le revenu toujours sur la période (5 ans) qui était de 59,4 milliards
d’euros devrait rapporter cette année 73,4 milliards.
Il semble qu’en étant plus de 3.743.000 foyers fiscaux
l’intérêt du plus grand nombre prime. Nous devons souligner que seul 343.000
ménages payent l’impôt sur la fortune même pas
1 % et certain candidat à l’élection présidentielle voudrait le supprimer.
1 % et certain candidat à l’élection présidentielle voudrait le supprimer.
Pas besoin de le faire pour Madame BETTENCOURT, première
fortune de France, qui touche le SMIC toutes les 4 minutes, pour l’année 2015
elle n’a pas payé d’ISF en tout légalité. Et pourtant elle aurait dû
s’acquitter de 61 millions d’euros.
Dans le même temps, le produit de la TVA, impôt le plus
injuste par nature a progressé de 133,4 à 149,4 milliards d’euros.
Cela représente pour les ménages les plus pauvres 10% de leur
budget et pour les plus riches 6%.
D’autre part les milliards accordés au CICE (versé indistinctement
aux entreprises du CAC 40 comme aux petites PME) aux exonérations de
cotisations sociales et au crédit impôt recherche représente au total 56
milliards de cadeaux fait aux entreprises sans la moindre contrepartie, sans
contrôle !
Les sociétés du CAC 40 ont réussie en 2016 à doper leurs
profits et les dividendes avec plus de 56,5 milliards d’euros.
Le président du patronat Monsieur GATTAZ (pas lui
personnellement) en est le grand bénéficiaire. Rappelez-vous il nous annonçait
1 millions d’emploi en plus dans les entreprises si on diminuait les charges
des entreprises.
Comment ne pas s’insurger sur l’évasion fiscale que chacun
connait 80 milliards par an, l’équivalent du déficit de l’état dans la même
période ou du budget de l’éducation nationale.
L’argent existe, il faut surtout avoir de la volonté
politique pour le mettre à disposition du plus grand nombre.
Selon une étude de l’observatoire français des conjonctures
économiques les sommes allouées aux entreprises sans contrepartie pourraient
être la clé de la reprise et de l’emploi en France à condition qu’elles soient
redirigées en faveur de l’investissement.
Une hausse permanente de l’investissement public en France
d’un point de PIB soit 20 milliards d’euros environ génèrerait entre autre une
réduction de 245 000 chômeurs.
L’investissement public c’est 75 % de l’investissement dans
notre pays, c’est une augmentation de la croissance à long terme, de l’activité
à court terme, et pourtant celui-ci a chuté de 10 % en 2016.
Nous le voyons bien ici même dans notre ville quant il faut
faire nos arbitrages budgétaires sur l’investissement nos besoins sont
importants tant en maintenance qu’en projet nouveaux. Même si nous arrivons à
maintenir en bon état nos équipements, nous pourrions faire plus mais les
moyens nous manquent.
C’est la même question qui touche les ménages avec le
salaire. Une augmentation des salaires ce n’est pas pour thésauriser c’est pour
répondre à nos besoins cela relance une économie.
Preuve que la cure d’austérité imposée est complétement
contre-productive en terme d’activité et donc d’emploi.
Les légères embellis de Juin 2016 en termes d’emploi sont
terminées. L’échec de la politique gouvernementale de ce quinquennat sur le
sujet est partout.
Mais l’inquiétude demeure les suppressions annoncées de
200.000 à 500.000 fonctionnaires par certains candidats à la présidentielle
fond froid dans les dos.
Plus de trente années et cinq plans d’austérité ont buté sur
le même obstacle. Réduire les dépenses publiques pour satisfaire la finance diminue
la croissance rendant encore plus insupportable le poids de la dette.
On ne peut pas jurer que par la sacro-sainte croissance et en
même temps se priver d’un de ses principaux moyens de développement,
l’investissement.
Intervenir sur le choix des politiques nationales est
important car nous en subissons les conséquences sur nos budgets locaux. Je
rappelle que c’est 17 millions d’euros en moins de dotations de l’état pour
notre ville.
L’accès au logement abordable constitue un véritable défi comme
le reconnait désormais l’OCDE. La part du budget que les foyers consacrent pour
se loger grandi d’année en année. En France : cela représentait 26,7 % des
revenus en 2013, contre 23,2 % en 2000. Un nombre croissant d’habitants
consacre plus de 40 % de leur budget pour se loger. 20 % des locataires et 30 %
des propriétaires français subissent ce cout excessif.
Mais la question prioritaire que se pose bon nombre de nos
concitoyens est de trouver un logement. Nous serions à plus de 4000 demandes en
attente, à Créteil ?
Voilà pourquoi il est nécessaire de construire du logement
social, partout, dans les villes qui ne respectent pas le seuil légal en
priorité, mais aussi dans les secteurs privilégiés en voix de mutation lourde,
afin que ces nouveaux quartiers porteurs ne deviennent pas des ghettos de
riches auxquels répondraient des ghettos de pauvres éloignés des transports et
des emplois.
C’était le sens de la proposition de loi du groupe CRC à la
MGP qui vise à garantir dans un périmètre de 400 mètres autour des gares
nouvelles du Grand Paris, pour toute nouvelle construction de plus de 12
logements, une proposition minimale de 30 % de logements sociaux.
Sur le triangle de l’Echat et autour de la nouvelle gare se
posera ce problème de la mixité voire de la justice sociales pour que les plus
modeste puissent aussi accéder à un logement décent près d’un transport
collectif.
Monsieur Le Maire, si nous partageons avec vous la vision
d’une ville populaire il est aussi important de concrétiser comme vous le
faites les paroles en actes.
Ainsi les politiques culturelles, sportives, d’éducation,
d’emploi, de santé publique, de transport y contribuent.
Avec des quartiers de vie, d’activité économique, des
équipements publics et privés de proximités, des lieux de loisirs, des logements,
l’accès à la culture tout ceci est indispensable à l’équilibre de notre ville.
Pour continuer à construire cette ville nous avons besoin de
privilégier la démocratie de donner la parole à nos habitants. C’est ce que
nous faisons avec nos conseils de quartier.
Chacun le sait la solidarité, la fraternité sont de vrai
valeur à Créteil.
Dans cette ville généreuse et populaire chacune et chacun y
trouve sa place, si investit agit individuellement ou collectivement pour notre
« vivre ensemble ».
Le rapport d’orientation va dans ce sens malgré les
difficultés que nous traversons notre collectivité propose une politique
volontaire courageuse et ambitieuse et qui prépare l’avenir.
- En renouvelant à nos associations les moyens de tisser ce lien social si important dans les moments que nous traversons.
- Avec un CCAS dont les actions envers la petite enfance, le lien intergénérationnel, les aides en faveur des plus démunis seront maintenues.
- Des activités sportives qui tiennent les deux bouts : le plus grand nombre et le plus haut niveau.
- Une jeunesse qui peut accéder à la découverte et consolider la citoyenneté.
- Une culture variée et accessible à tous renforçant la présence artistique sur notre territoire.
- De nouvelles infrastructures pour renforcer la qualité et la capacité d’accueil dans l’éducation. Les travaux dans les écoles Prévert, Victor Hugo, Guiblets en sont la preuve.
- Une ville engagée en faveur du numérique par le câblage des groupes scolaires.
- Des rénovations urbaines en cours aux Bleuets. Petits Pré Sablières et des perspectives sur le haut du Mont-Mesly, la Habette et les Coteaux du Sud.
- De grands projets urbains en cours sur le quartier de l’Echat avec la Société du Grand Paris ou le triangle de l’Echat Nord.
- L’accueil prochainement de la fédération française de hand ball et son siège. Le projet de construction à proximité de deux hôtels.
- L’amélioration du cadre de vie avec le programme Brossolette / joly.
Pour finir Monsieur le Maire, mes chers collègues nous ne manquons
pas de projet, nous nous retrouvons dans ces orientations budgétaires. Pour
respecter nos engagements, dans ce contexte difficile, nous souhaitons
naturellement que la fiscalité ne soit pas, comme évoquée tous les ans, la
variable d’ajustement.
Merci de votre attention.
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