Appel de Pierre Laurent aux forces de gauche
Ne perdons plus de temps
En opposant la candidate de l'extrême
droite, Marine Le Pen, au candidat libéral que se sont choisi les milieux financiers,
Emmanuel Macron, le second tour de l'élection présidentielle ouvre la porte à
de très graves dangers pour notre pays. Le débat qui se met déjà en place pour
le second tour vise à museler les idées et les forces nouvelles qui se sont
levées à gauche.
En même temps, le score réalisé par notre
candidat Jean-Luc Mélenchon a levé un potentiel considérable de résistance et
de reconstruction d'une espérance de gauche nouvelle. Celle-ci est porteuse
d'un nouveau projet émancipateur, articulant démocratie, progrès social et
écologique pour la société. Il ne vous aura pas échappé que dans les villes à
direction communiste - Front de Gauche, le score de Jean-Luc Mélenchon est
supérieur de 11 points à la moyenne nationale (30, 6%).
Aujourd'hui, il faut faire face aux
dangers qui se présentent en nous appuyant sur ces idées et ces forces et en
leur ouvrant de nouvelles perspectives de luttes, de conquêtes politiques et de
représentation politique nationale.
Le Parti communiste appelle dans un seul
et même mouvement à battre le plus largement possible Marine Le Pen le 7 mai,
lors du second tour de l'élection présidentielle et à construire, dès le
lendemain, des victoires aux élections législatives dans le maximum de
circonscriptions pour pouvoir combattre résolument les choix libéraux
d'Emmanuel Macron comme les forces ultra-réactionnaires de l'extrême droite et
de la droite.
Nous avons toujours combattu le Front
national et jamais participé à sa banalisation.
Notre appel à faire barrage à Marine Le
Pen, en utilisant le seul bulletin qui lui sera malheureusement opposé, est net
et sans détour. Nous ne laisserons pas toutes les rênes de l’État et les
immenses pouvoirs que confèrent la Ve République au Président dans les mains de
la candidate de l'extrême droite. Avec elle, la République, nos principes de
liberté, d'égalité et de fraternité, la démocratie et la sécurité de notre
territoire comme celle du monde seraient mis en danger. Nous prenons toutes nos
responsabilités car le risque de son élection ne peut être écarté.
Nous n'avons pas voulu la configuration du
second tour, mais comment l'ignorer ? Notre choix n'est en aucun cas un soutien
à la politique d'Emmanuel Macron : nous l'avons combattu comme ministre, puis
comme candidat, dans la rue, à l'Assemblée nationale, dans les urnes. Nous
combattrons demain tous ses choix anti-sociaux, favorables à la loi de
l'argent.
Nous ferons donc barrage à Marine Le Pen
les yeux ouverts sur la suite.
Il est d'ailleurs irresponsable de la part
d'Emmanuel Macron, face au danger qui menace, de chercher à faire du vote du
second tour une adhésion à son programme. Nous ne tomberons pas dans ce piège.
C'est dans cet esprit que nous mobiliserons pour le 7 mai et que nous serons
dans la rue le 1er mai, aux côtés des organisations syndicales.
Au-delà du second tour, il faut construire
dès maintenant le maximum de victoires législatives les 11 et 18 juin prochains
pour les forces de gauche nouvelles qui se sont levées le 23 avril.
Alors que les droites sont unies et en
ordre de bataille, que le Front national veut élargir sa représentation
nationale, fort du résultat de Jean-Luc Mélenchon, c'est à nous, Parti
communiste, France insoumise, Ensemble !, forces du Front de gauche, de créer
les conditions de ces victoires, pour une gauche de résistance et de combat
forte à l'Assemblée nationale comme dans le pays, en élisant le maximum de
députés prêts à défendre la jeunesse, le monde du travail, les quartiers
populaires.
A l'expérience, les citoyen-nes de notre
pays savent que ce sont les député-es communistes et Front de gauche qui ont
été les adversaires les plus déterminés du ministre Macron et de la loi El
Khomri. Ce sont des député-es qui sont restés fidèles aux engagements pris devant
leurs électrices et électeurs. Ils ont préservé une gauche debout.
Dans 212 circonscriptions, la totalité des
voix de gauche et écologistes qui se sont portées sur les candidatures de
Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon et des candidats d'extrême gauche ont déjà
devancé le 23 avril Emmanuel Macron, Marine Le Pen et la droite.
Ensemble, nous pouvons gagner ces
circonscriptions.
Et dans de nombreuses autres, avec de
nouveaux progrès qui sont possibles d'ici le 11 juin, d'autres conquêtes sont
possibles.
Dans 210 circonscriptions, ce sont des
candidats du FN qui menacent d'être élus, et nous devons prendre des
initiatives inédites pour empêcher leur élection.
Les élections législatives seront donc
cruciales. La reconquête engagée le 23 avril peut donc se poursuivre à une
condition : que les forces qui ont permis ensemble le score de Jean-Luc
Mélenchon envoient un signal fort de mise en commun de leurs forces dans cette
nouvelle bataille.
C'est l'appel que je lance, notamment à la
France insoumise, dont je ne comprends pas le silence à nos appels pour une
discussion commune sur les législatives depuis dimanche, mais aussi à toutes
les forces de gauche qui sont prêtes à s'en saisir.
Le temps presse.
Si nous sommes ensemble, la victoire est
possible dans des dizaines et des dizaines de circonscriptions. Divisés, nous
en gagnerons seulement une poignée. Et chaque circonscription qui sera perdue
sera alors gagnée par l'extrême-droite, la droite ou les libéraux d'Emmanuel
Macron. Nous n'avons pas le droit de prendre ce risque.
Nous en appelons à la responsabilité face
à une concurrence qui s'avérerait mortelle. C'est la proposition que l'exécutif
national du PCF fera demain au Conseil national.
En mettant nos énergies en commun, toutes
les forces qui ont contribué au résultat de Jean-Luc Mélenchon et qui auront à
travailler ensemble demain peuvent être représentées. Les communistes,
notamment dans les circonscriptions où ils sont sortants et où leurs positions
sont fortes, sont les mieux placés pour conduire cette bataille. Partout le PCF
présente et soutient une nouvelle génération de candidat-e-s : 65 % n'ont aucun
mandat électif, 85 % sont issus du monde syndical, associatif, infirmières,
cheminots, ouvriers, agricultrices, avocates, enseignants, habitants de
quartiers populaires.
Ailleurs, c'est France insoumise ou une
autre force, qui peut conduire ce combat. Nous sommes pour une entente qui
respecte chacun et qui fasse gagner tout le monde.
Je le répète en concluant : ne perdons
plus de temps.
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