Vu le Code général des
collectivités territoriales, notamment son article L2121-29.
Vu l’exposé des motifs attaché au
présent vœu et lu à l’ensemble du conseil municipal.
Considérant que la ville de Créteil est une importante ville
universitaire où un grand nombre d’étudiants étrangers y étudient, travaillent
et/ou vivent et qu’elle reconnaît ces étudiants du monde comme porteur d’une
diversité inestimable et appréciable.
Considérant la prise de position de l’équipe dirigeante de
l’Université Paris-Est Créteil laquelle a demandé au gouvernement de « reconsidérer la hausse des frais d’inscription
pour les étudiants étrangers conformément aux valeurs fondatrices de
l’Université publique française. »
Considérant que selon un article d’Eugénie Terrier issu de sa thèse
universitaire, la motivation de départ qui arrive en tête pour les étudiants
africains (45% des étudiants étrangers en France) est le manque de formations universitaires dans le pays d’origine.
Que la migration internationale devient
dès lors une nécessité plus qu’un choix pour ceux qui désirent continuer les
études. Que les étudiants partent à
l’étranger dans une réelle stratégie de promotion sociale dans le but d’obtenir
des diplômes susceptibles d’ouvrir des perspectives professionnelles dans le
pays d’origine ou ailleurs.
Considérant les prises de positions par voie de communiqué ou de
presse – toutes rejetant ce projet - émanant d’universités et de leurs
présidents, de syndicats d’étudiants et d’enseignants-chercheurs, d’un nombre
important de sociétés scientifiques, de personnalités de la société civile
et du monde de la culture. Considérant aussi les mobilisations importantes dans
les universités de centaines voire de milliers de personnes opposées à ce
projet de hausse.
Considérant ainsi que le gouvernement est politiquement isolé et
qu’une volonté de poursuivre ce projet ne pourrait se faire que de manière
autoritaire.
Considérant le risque avec ce projet qu’un futur gouvernement
prenne appui sur les frais importants dont les étudiants étrangers
non-boursiers devront s’acquitter pour appliquer une hausse aux étudiants
nationaux et ressortissants d’autres pays de l’Union Européenne (laquelle a
déjà été recommandée par la Cour des Comptes pour les étudiants en Master bien
que rejetée par le gouvernement actuel).
Considérant que ce projet aggravera les inégalités nord-sud du fait
que les jeunes bacheliers des classes moyennes candidats à une inscription
universitaire en France seront exclus pour raisons financières et ne pourront
donc pas participer au co-développement des pays desquels ils sont
ressortissants et/ou aider au mieux leurs communautés d’origine s’ils arrivent
à prolonger leur séjour en France sous
un autre statut légal respectant les dispositions du Code de l’Entrée, du
Séjour et du Droit d’Asile (CESEDA).
Considérant enfin que le projet de hausse des frais d’inscription
portée par le gouvernement contrevient aux engagements internationaux de la
France et à son adhésion à l’article 13 du Pacte international relatif aux
droits économiques, sociaux et culturels lequel énonce notamment que «
L'enseignement supérieur doit être rendu accessible à tous en pleine égalité,
en fonction des capacités de chacun, par tous les moyens appropriés et
notamment par l'instauration progressive de la gratuité ».
APRES EN AVOIR DELIBERE :
-
Demande
à M. Le Premier ministre et à Mme la Ministre de l’enseignement supérieur
d’abandonner ce projet de hausse des frais d’inscription à l’encontre des
étudiants étrangers extra-communautaires.
-
Demande
au gouvernement français de porter à l’Organisation des Nations Unies tant le
projet d’une péréquation financière mondiale qui permettrait de financer
durablement des systèmes d’enseignement supérieur publics de qualité,
accessibles et équitables dans les pays en voie de développement qu’une parole
forte sur la nécessité d’une application graduelle de l’article 13 du protocole
international cité dans le dernier considérant.
-
Appelle les
villes universitaires et plus globalement toutes les collectivités
territoriales et établissements publics de coopération intercommunale
sensibilisée à s’associer à la démarche de ce vœu et à soutenir l’émoi et la
colère légitime de la majeure partie de la communauté universitaire, solidaire
des étudiants du monde.
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