mardi 12 mars 2019

CONSEIL MUNICIPAL DE CRETEIL DU 11 MARS 2019 INTERVENTION DU GROUPE COMMUNISTE, REPUBLICAIN ET CITOYEN SUR LE RAPPORT D’ORIENTATIONS BUDGETAIRES Présentée par Mr Jean-Pierre Héno


Monsieur le Maire, mes chers collègues, le débat d’orientation que nous devons avoir avant le vote du budget de la commune, nous permet d’échanger sur la situation générale mais aussi sur les orientations que l’état nous fixe en terme de contributions financières.

Nous sommes dans une période sociale mouvementée avec l’action des gilets jaunes, des syndicats qui mettent plusieurs questions politiques, économiques, sociales et démocratiques en débat, et cela 2 ans après l’élection du président de la république.

Parmi elles, il en est une qui revient fort la fiscalité. Monsieur DARMANIN n’hésite pas à parler de ras-le-bol fiscal et d’ajouter aujourd’hui il faut baisser considérablement les impôts et écouter la France populaire.

La droite les républicains nous indique dans un tract « mener un programme de baisse d’impôt pour tous en commençant par l’impôt sur le revenu. »

Nous le voyons bien dans notre document d’orientation budgétaire (qui au demeurant est un excellent travail j’en félicite les services). Nous avons besoin de moyen d’état, de fiscalité et de respect d’engagement, pour répondre au besoin des services au public.

La fiscalité est le carburant des services publics. Pour 2019 sur 291 Mds de recettes nettes prévues au budget de l’état, 280 Mds sont des recettes fiscales. On mesure l’impact de leur évolution sur le financement des services publics, avec en jeu les dépenses de personnels et de fonctionnement des services. La fiscalité peut ainsi constituer une arme redoutable de restructuration de l’appareil d’état et de son organisation territoriale. Evolution de l’emploi public, devenir des missions et des services.

Depuis plusieurs années, la réponse préconisée est : il faut alléger la fiscalité des entreprises, du capital et de la fortune pour que l’argent dégagé issu de la création de richesses, rentabilise le capital. En même temps il faut se conformer au dogme de la réduction de la dépense publique que porte les traités européens. Un exercice impossible à moins d’abandonner toute ambition de développement humain au profit de la finance.

C’est dans cette donnée que s’inscrit les choix de réduction de la dépense publique soit en application des traités européens, soit au travers de réformes fiscales (suppressions d’impôts locaux – TP puis TH, crédit d’impôts- Cice-rabotage incessant de la fiscalité des entreprises, du capital et de la fortune –suppression de l’ISF-).

C’est pourquoi il faut une profonde réforme de la fiscalité. La fiscalité a une double fonction de répartition et d’incitation à un mode nouveau de création de la richesse. Si elle a pour rôle d’atténuer les inégalités sociales, notamment par l’offre de services publics qu’elle permet de proposer à la population, constituant de ce point de vue un outil important de la solidarité nationale, elle permet également par l’impôt progressif de faire en sorte que chacun.e participe en fonction de sa capacité contributive.

Mais au-delà de cette action redistributive, la fiscalité a un rôle incitatif très important qui permet, couplé à une autre politique du crédit, d’inciter à une utilisation de l’argent des entreprises, de l’état et des banques (BCE, banques de dépôt) pour soutenir des dépenses utiles à l’homme et à son environnement. 

Ainsi une réforme radicale et efficace de la fiscalité doit se fixer l’objectif de renforcer la place des impôts progressifs (IR, ISF…) et de réduire la part des prélèvements proportionnels (TVA, TICPE (Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Energétiques) mais aussi CSG jusqu’à son extinction). Elle doit surtout travailler une réforme en profondeur de la fiscalité des entreprises en rendant l’ISF à la fois progressif pour tenir compte de la catégorie des entreprises et modulable en fonction de l’utilisation de leurs bénéfices pour des investissements créateurs d’emplois qualifiés et protecteurs de l’environnement.

 Enfin une réforme de la fiscalité locale doit conduire ces dernières à une vraie responsabilisation sociale sur les territoires. A propos de la fiscalité locale, une révision foncière effective devrait permettre d’établir de nouvelles valeurs locatives sur lesquelles calculer la taxe foncière mais aussi la taxe d’habitation qui serait conservée en intégrant à son calcul des critères reflétant la situation économique des familles. La TH c’est 22 milliards d’euros pour les communes et le bloc communal, ce qui la rend insupportable ce n’est pas son montant c’est la faiblesse des revenus salariaux et son augmentation depuis la disparition de la taxe professionnelle.

Afin de redonner vigueur au consentement de l’impôt il faut rétablir l’ISF. Il est désormais incontestable que le remplacement de l’ISF par l’IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière), bénéficie massivement aux plus aisés. Sa disparition a en outre provoqué une chute massive des dons aux associations qui, selon le syndicat France générosité, pourrait atteindre 10% sur l’année 2018.

Son rétablissement est indispensable pour garantir la cohésion sociale et l’équilibre des finances publiques. Il en est de même sur l’impôt sur le revenu en passant de 5 à 9 tranches d’imposition. En 35 ans le taux marginal de l’impôt sur le revenu est passé de 65% à 45% et le nombre de tranches de 14 à 5.

Ce recul de la progressivité de l’impôt sur le revenu par ailleurs transformé en gruyère par les multiples niches fiscales l’empêche de jouer son rôle de connecteur des inégalités sociales. 

En parallèle, le gouvernement nous dit que les caisses de l’état sont vides. Etrangement, elles sont pleines pour les riches et pour les grandes entreprises qui bénéficient de la baisse d’impôt sur les sociétés, de la suppression des cotisations sociales et du CICE. Celui-ci aura couté 85 milliards d’euros aux finances publiques depuis 2013, sans effets sur l’emploi, sans contrôle. Rappelez-vous Gattaz et son million d’emploi crée. Outre le CICE, l’évasion fiscale coute 100 milliards d’euros par an à la nation avec une connaissance parfaite des responsables.

Quand on a la volonté politique on récupère 4,5 milliards d’euros à UBS ! A quand Google avec ces 20 milliards aux Bermudes !

Que dire de ces 629 000 millionnaires qui détiennent 1532 milliards d’euros et qui ne paient plus d’impôt sur la fortune.

Je vous ai trouvé encore un peu d’argent autour du CAC 40 ; 57,4 milliards d’euros ont été dépensés en dividendes et rachats d’actions l’année dernière par les 40 plus grandes sociétés cotées en bourse établissant un record absolu.

Cet argent dans les caisses de l’état éviterait de dire que les collectivités sont responsables de la dette publique, elles ne représentent que 9% de l’endettement mais par contre, elles représentent 75% des investissements du pays.

Malgré ces contraintes, Monsieur le Maire, mes chers collègues, notre ville peut se féliciter d’avoir un niveau d’investissement de plus de 18 M €, de continuer à se désendetter 7 M€ depuis 2014, d’avoir contracté des emprunts qui permettent une dette saine et sécurisée, et d’agir fortement sur : 

-          Le soutien aux acteurs associatifs cristoliens, garants du lien social et du vivre ensemble, par le maintien des subventions.

-          Les actions de solidarités du CCAS à destination d’un public diversifié : les séniors en favorisant le maintien à domicile, les personnes les plus fragiles avec la continuité des actions de loisirs, culturelles et sportives; les 30 ans de la charte handicap de la ville encadrant les différents dispositifs à destination des personnes handicapées, les diverses actions d’informations et de préventions de santé organisées sur le territoire comme le contrat local de santé mental et enfin la création de nouvelles places en crèche et de relais d’assistantes maternelles pour la petite enfance. Toutes ces actions sont le marqueur de lutte contre les inégalités répondant aux besoins sociaux des cristoliens.

-          La multiplication de l’offre sportive se traduisant par la rénovation du stade Brise Pain et la mise en place de vestiaires au stade de la Habette, révèlent une politique sportive efficace et efficiente pour les habitants.

-          Le maintien des activités périscolaires dans les écoles.

-          Une politique éducative dynamique : réorganisation des temps de classe, restauration et le développement du numérique 

-          La diversification des activités culturelles pour tous : l’espace Jean Ferrat, le groupement employeur réunissant les 2 MJC et la MPT Haye aux moines, le développement au numérique avec entre autre la mise en place du Haut débit

-          La démocratie locale, service participatif de la vie citoyenne au bénéfice des cristoliens avec les conseils de quartier et les Assises de la ville.

-          L’amélioration du cadre de vie accès sur la propreté, la voirie et les espaces verts

-          Le développement durable et la transition énergétique

-          Le renforcement des dispositifs de tranquillité et de sécurité sur les espaces publics (gardes urbains, sécurité renforcée près des écoles).

-          Un programme d’aménagement urbain favorable à la vie quotidienne des cristoliens qui se traduit par un aménagement solidaire et dynamique dans le quartier de l’Echat avec le Triangle Nord, le centre ancien, et le Haut du Mont Mesly.

Pour maintenir ce cap, vous proposez Monsieur le maire aucune augmentation de la taxe d’habitation. Nous nous en félicitons. Je rappelle à notre assemblée un an avant la fin de notre mandat que nous avons voté 7% d’augmentation de taxe d’habitation depuis 2014, en parallèle nous sommes aujourd’hui à une inflation sur 5 ans de 5,2% avec des prévisions pour 2019 de 1,2% soit un total prévisionnel de 6,4%.

Ces augmentations raisonnables en tenant compte de l’inflation ont permis de maintenir un niveau de service public, de répondre aux doléances, aux revendications et besoins de nos concitoyens.

C’est pour toutes ces données que nous partageons ces orientations budgétaires.

Merci de votre attention.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire