Le 26 mai,
faire d’une pierre deux coups !
La mise en scène de l’affrontement
entre l’extrême droite et le parti présidentiel servie jusqu’à la
nausée dans la dernière ligne droite de la campagne
électorale, a été rodée de longue date. En novembre 2017, le
Président de la République fomentait dans les salons de l’Elysée un
nouveau mode de scrutin pour les élections européennes qui
promettait la recours à la proportionnelle, censée rendre compte du
pluralisme politique dans la composition du futur Parlement
européen. Mais le diable se cache dans les détails. Un seuil à 5% a
été fixé pour qu’une liste puisse obtenir des députés,
automatiquement au nombre de quatre. Ce seuil, le plus haut
d’Europe, vise à contourner les effets de l’élection à la
proportionnelle en écrasant la diversité politique du pays,
ramenée, selon les souhaits du Président, à son duo savamment
entretenu avec l’extrême droite. Et une part très importante des
suffrages exprimés, noyés parmi les 34 listes déposées, n’auront
pas de représentation.
L’élection « proportionnelle »
tant vantée devient dès lors une machine à fabriquer du
consentement puisque les 79 sièges dévolus à la France seront
répartis d’abord en faveur des listes dominantes. Ainsi, des
enquêtes d’opinion commandées par des journaux annoncent et mettent
en scène depuis des semaines un scénario selon lequel les listes de
l’extrême droite et de la majorité présidentielle rafleraient à
elles seules respectivement 24 et 23 élus, soit, au total, 47 élus
et donc… 68% des sièges disponibles avec moins de la moitié des
voix !
On nous vend la proportionnelle
et, par la magie d’un seuil élevé, on se retrouve avec le fait
majoritaire écrasant pour éliminer du Parlement européen les forces
de l’alternative. Contrairement à ce qui se dit parfois, la fait
qu’une liste de gauche soit maintenue sous le seuil des 5% ne
profite à aucune autre liste de gauche, mais renforce au contraire
les deux listes présentées comme dominantes par les sondages. Et le
phénomène est d’autant plus important que l’abstention s’annonce
forte et touche davantage les milieux populaires.
Les électrices et électeurs ont le
moyen de retourner cette imposture démocratique contre ses
concepteurs et l’extrême droite à l’affut. Pour ce faire, il leur suffit
d’aller voter en déposant dans l’urne le maximum de bulletins de la
liste conduite par Ian Brossat. La dynamique dont il profite et le
succès que rencontre sa campagne mettent le seuil des 5% à sa
portée. Ce vote leur permettrait de faire d’une pierre deux coups :
élire quatre députés communistes utiles pour défendre le monde du
travail et les classes populaires qui renforceront le bloc de
gauche au Parlement européen, tout en sanctionnant le duo installé
entre la majorité présidentielle et l’extrême droite en leur ôtant
quatre députés. C’est maintenant que cela se décide. Seule la
mobilisation peut bousculer le scénario écrit par les commis
politiques des puissances d’argent.
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