Présenté au nom de la majorité municipale. par Jean-Jacques Porcheron, au CONSEIL MUNICIPAL du 7 février 2011.
Alors que notre système de soins appellerait des réformes urgentes et en profondeur pour lutter efficacement contre les conséquences sanitaires des inégalités sociales et territoriales, l’Agence Régionale de Santé d’Ile-de-France a confirmé son projet de supprimer le service de chirurgie cardiaque du CHU Henri-Mondor , se plaçant ainsi dans l’inspiration directe de la loi « Hôpital, patients, santé et territoires » qui, sous prétexte de réorganisation, vise à assoir l’offre de soins sur une logique commerciale en totale contradiction avec les exigences de service public.
Considérant que depuis la publication du nouveau schéma régional d’organisation sanitaire programmant le regroupement des activités de chirurgie cardiaque autour de 10 sites sur les 14 centres franciliens existants, la mobilisation pour le maintien et le développement du service de chirurgie cardiaque du CHU Henri Mondor n’a eu de cesse de s’amplifier,
Considérant qu’une telle fermeture n’est justifiée que par une logique comptable reposant sur l’utilisation du critère unique du nombre d’interventions lourdes réalisées sur une année, au mépris de la qualité de prise en charge des patients et de l’intensité du travail de prévention se substituant à la chirurgie cardiaque lourde,
Considérant les conséquences sanitaires de cette décision pour les 700.000 habitants du Val-de-Marne et les 550.000 habitants de la Seine–et-Marne qui constituent le bassin de santé du CHU Henri-Mondor , ainsi que pour la communauté hospitalo-universitaire qui verrait ainsi disparaitre un pôle d’excellence en matière de formation des jeunes chirurgiens cardiaques et de recherche scientifique,
Considérant qu’avec ces 600 interventions année, intégrées au pôle cardio-vasculaire, ce service contribue pour une part déterminante à l’activité de l’Hôpital et donc à son équilibre financier.
Considérant les implications financières et humaines potentielles d’une hospitalisation dans des centres toujours plus éloignés pour les patients concernés et leurs familles,
Rejetant, enfin, la logique consistant à reconcentrer dans Paris intra muros tous les services publics de pointe et à haute qualification, ce, au mépris d’une volonté de rééquilibrage en faveur du sud-est francilien, qui avait été jusqu’ici celle de tous les gouvernements depuis les années soixante,
Le Conseil Municipal de Créteil
- S’oppose à la fermeture du service de chirurgie cardiaque et de fait à la régression de l’Hôpital, ainsi qu’au début du démantèlement du CHU Henri Mondor en lui faisant perdre son caractère universitaire et de recherche.
- Réaffirme sa volonté de voir garanti sur notre territoire un véritable service public de santé capable de répondre aux défis nouveaux, pour aller vers plus d’égalité et d’universalité.
- Demande au gouvernement, en l’absence de toute perspective de projet viable de partenariat entre les hôpitaux HENRI-MONDOR et PITIE-SALPETRIERE, de revenir sur le programme de restructuration des centres de chirurgie cardiaque dicté par un plan d’économies organisé par la loi « Hôpital, Patients, Santé et Territoires ».
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