Le
8 mars a été promulgué la loi « Orientation et Réussite des
Etudiants » (ORE) qui met à terre l’un des principes majeurs qui a permis
la démocratisation de l’enseignement supérieur : l’accès plein et entier - dans
toutes les filières et partout sur le territoire - à l’Université de tous les
néo-bacheliers n’est plus de droit puisque ledit accès sera soumis à la
capacité d’accueil de la filière choisie.
Soyons
concrets, sur une Université comme l’UPEC, la quasi-totalité des premières
années de licence sont en tension ce qui signifie que sans moyens massifs
supplémentaires, l’application de cette loi permettra d’écarter encore plus de
profils atypiques dans les filières, de créer davantage de « sans-facs »
en plus de mettre une pression terrible sur les enseignants-chercheurs au
détriment de leurs autres missions.
Alors
que l’Université se ferme, la volonté du gouvernement d’achever la
libéralisation du rail est tout aussi inquiétante. Là aussi, il faut comprendre
qu’ouvrir le rail à la concurrence ne permettra qu’une course à la rentabilité
qui ne pourra que se finir en casse de conquis sociaux pour les cheminots
futurs qui ne disposeront plus d’un statut gagné de haute lutte par leurs
ainés. Les termes sont importants et la formule d’Ambroise Croizat sur ces
« conquis sociaux » nous le rappelle : ce que nous considérons comme
des acquis pour les uns et des « privilèges » pour les autres sont
les résultantes de décennies de rapports de force. Enfin, rien ne permet
d’affirmer que cette réforme produira des effets bénéfiques pour les usagers du
rail.
En
ce cinquantenaire de Mai 68, le groupe communiste, républicain et citoyen
manifeste sa solidarité avec toutes les personnes en lutte contre le pouvoir de
l’argent, pour conserver voire gagner de nouveaux conquis sociaux !
Hédi Condroyer
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