Désenclaver une partie de notre département grâce
à des moyens de transport à la fois innovants et adaptés aux enjeux
territoriaux est un enjeu dont l'intérêt est reconnu par tous.
Le temps où le RER A devait desservir, au-delà de
Boissy-Saint-Léger, les villes de Limeil Brévannes et Valenton, et, où le
prolongement de la ligne 8 aboutissait à Valenton, ce temps-là est bien révolu.
Une fois ce constat établi, l'objectif de désenclaver les villes de
Limeil-Brévannes, Valenton ou Villeneuve-Saint-Georges en aérien n'est pas une
mince affaire. Cela nécessite d'enjamber à la fois des voies ferrées, faisceaux de
voies de triage et ligne de contournement TGV, mais aussi les quatre voies de
la nationale 406.
Aujourd’hui, les populations ont besoin
d’un mode de transport collectif permettant d’accéder le plus rapidement
possible dans des conditions optimales en matière d’environnement, à des
services publics, à des commerces ou au cœur de Paris.
Se rendre au centre de Paris depuis
Limeil-Brévannes, Valenton ou Villeneuve-Saint-Georges en empruntant la ligne 8
à partir de Créteil Pointe du Lac demande plus de 40 minutes ; il est donc
plus judicieux de rejoindre la ligne RER D depuis Villeneuve-Saint-Georges ou
Créteil-Pompadour : la gare de Lyon est alors rejointe en 8 minutes.
Certes, les populations de ces trois villes
ont besoin d’accéder à la ville préfecture.
Accéder à Créteil, cela signifie un accès facilité aux services et
équipements publics de notre ville dont la Préfecture, les sièges d'organismes
sociaux, l'Université, les hôpitaux. Alors que les événements nationaux
rappellent l'impérieuse nécessité de l'accès à des services publics de
proximité et de qualité, nous ne pouvons qu'applaudir à un projet qui
rapprochera des citoyens de services publics fondamentaux. A ce titre, le
projet Téléval est le seul qui permette de répondre de manière sérieuse et
efficace à ce besoin essentiel des habitants des villes indiquées. Bien sûr, le
premier téléphérique d'Île-de-France signifiera également une connexion directe
avec le métro parisien, et à moyen terme un accès à la ligne 15 Sud du Grand
Paris Express, au niveau de la station de Créteil-L'Echat.
Projet inédit d'envergure régionale, renforcement
de l'accès à notre belle ville, incarnation d'une solidarité intercommunale,
voici trois éléments qui font du Téléval non seulement un projet primordial
mais surtout urgent pour notre territoire.
Nous regrettons que ce projet phare, dont la
cohérence territoriale est indiscutable, n'ait pas pesé davantage dans les
positions adoptées par Valenton et Villeneuve-Saint-Georges au moment de la
création des établissements publics territoriaux.
Nous regrettons également l'abandon du premier
tracé envisagé, celui qui venait construire la gare du Téléval directement
au-dessus des voies ferrées de la station de métro. Le groupe Communiste,
Républicain et Citoyen s'était prononcé en faveur de cette option. Et c'est
encore celle qui nous semble la plus juste, même si elle n'est malheureusement
plus d'actualité. Le délai de 30 mois envisagé, selon les sources de la RATP,
pour cette réalisation avec un arrêt identique d'exploitation, nous surprend
beaucoup. La RATP est exploitant, certes, mais possède une ingénierie
mondialement reconnue. Alors que ce délai de 30 mois a contribué à tuer le
premier tracé dans l'œuf, qui donc, à la RATP, peut-il avancer cette donnée?
Rappelons que ce premier tracé améliorerait la
fluidité de la connexion pour le métro arrivant de Balard où 100 voyageurs vont
prendre des cabines de 10 places, toutes les trente secondes (en heures de
pointe, les métros peuvent se suivre toutes les 2 minutes 30). Il éliminerait
aussi la question du sens unique proposé actuellement au niveau du "chemin
des Bassins", lequel, s'il était mis en place, entraînerait des
perturbations considérables d'accessibilité du quartier des Sarrazins et
d'Europarc.
Le tracé retenu se trouverait donc sur la RD1 et
un certain nombre de riverains du quartier des Sarrazins expriment leur
désaccord. Ils sont inquiets de la proximité des cabines et de l'incidence sur
leur cadre de vie. Ils craignent également l'amplitude non négligeable du
trafic allant de 5h30 à 1h du matin. Nous sommes sensibles à ces inquiétudes et
cela nous fait regretter d'autant plus le "rendez-vous manqué" du
premier tracé.
Dans ce cadre, nous partageons le rapport qui
nous est présenté ce soir, puisqu'il rappelle le soutien à la réalisation du
Téléval mais le refus de l'arrivée du tracé retenu, au-dessus de la RD1. Nous
voterons donc la résolution proposée, sans gaieté de cœur, en faisant le vœu
que l'ensemble des acteurs se hisse à la hauteur des enjeux, pour que ce
projet, initié il y a plus de 10 ans, puisse voir le jour dans les meilleures
conditions possibles.
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