Motion présentée par les groupes de la Majorité
municipale :
Groupe socialiste ; Groupe des élus communistes, républicains et
citoyens ;
Groupe de la société civile et votée à l'unanimité
Conseil municipal du lundi 7 octobre 2019
Le
ministère de l’action et des comptes publics a annoncé au mois de juin une
réforme de son organisation territoriale et de ses missions. Elle se traduira,
d’une part, par une diminution du nombre de points d’accueil physique des
contribuables, et d’autre part, par une réduction des capacités d’accueil du
public dans les services d’impôts aux particuliers et aux entreprises restants.
La Direction générale des finances publiques (DGFIP) justifie ces orientations
par la montée en puissance des usages numériques et par un moindre besoin
d’accompagnement des usagers suite à la réforme de la taxe d’habitation.
Si
la ville de Créteil est épargnée par la suppression de points d’accueil
physique des contribuables particuliers, notre commune ne peut se satisfaire
d’une dégradation du maillage territorial du réseau des finances publiques sur
le Territoire de Grand Paris Sud Est Avenir, les communes du Plateau Briard
étant particulièrement impactées. Par ailleurs, la perspective de la
suppression du guichet d’accompagnement fiscal des entreprises de Créteil n’est
ni compréhensible ni acceptable au regard du pôle économique majeur que
représente notre commune dans le département.
Cet
appauvrissement du maillage territorial du réseau des finances publiques de
l’Etat et la réduction de l’accueil physique des usagers envisagée nous
semblent aller à l’encontre des attentes de nos concitoyens qui ont exprimé,
encore récemment, leur besoin de services publics de proximité et qualitatifs. Les
guichets de proximité des finances publiques constituent en effet un lien
important entre l’administration et des contribuables souvent désorientés par
une fiscalité complexe ; ils représentent par là même le ferment du
consentement à l’impôt dans notre pays.
Si,
comme l’affirme le gouvernement pour justifier cette réforme, les usages
numériques se multiplient et permettent une gestion à distance des questions
fiscales, il convient de rappeler que près d’un Français sur 4 est en
difficulté avec le numérique (cette proportion atteint 46% chez les personnes
peu ou pas diplômées). Dès lors, fonder l’évolution de la DGFIP sur la
dématérialisation en diminuant les moyens d’un accompagnement humain des
usagers revient à exclure davantage les personnes les plus fragiles. Telle
n’est pas notre conception d’un service public moderne, accessible et
universel. Au contraire, dans la stratégie numérique cristolienne adoptée au
mois de juin, le Conseil municipal a affirmé à l’unanimité son attachement à
une complémentarité systématique entre services publics numériques et
accompagnement humain. Nous ne pouvons que regretter le fait que le gouvernement
ait choisi une tout autre voie.
En
effet, la réorganisation envisagée s’accompagne d’un objectif de réduction
d’effectifs de près de 5800 postes pour l’ensemble des directions
départementales des finances publiques (DDFIP), alors même que cette
administration est celle qui a été la plus durement touchée par les
suppressions de postes depuis 2010.
Outre
l’impact délétère de cette orientation pour les équipes des services financiers
et fiscaux de l’Etat, c’est bien une réduction du service public rendu aux
usagers qui est annoncée.
Le
Gouvernement ayant souhaité mener cette réforme en concertation avec les élus
locaux, le Conseil municipal de Créteil, par le biais de la présente motion,
émet le vœu que les évolutions envisagées soient largement revues afin de
préserver le maillage territorial de la Direction Générale des Finances
Publiques et l’accueil physique de proximité aux contribuables qui participent
de l’égalité de traitement des citoyens et de la confiance dans l’action
publique.
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