C'est avec plaisir que les communistes de
Créteil vous accueillent si nombreux pour notre traditionnelle cérémonie des
vœux. Au nom de la Section et au nom des élus communistes, républicains et
citoyens, je vous souhaite pour 2020 à toutes et tous sur le plan personnel,
une bonne année, une bonne santé; sur le plan collectif, nous nous souhaitons
une année de combats et de succès.
L'année 2020 s'ouvre dans un contexte
difficile aussi bien sur le plan international que national. La paix dans le
monde est menacée par l'état d'esprit guerrier des puissants de ce monde qui,
armés jusqu'aux dents, font de notre planète une poudrière prête à exploser.
C'est Poutine en Russie, c'est Erdogan en Turquie, c'est Trump aux Etats-Unis
qui, non content de briser l'accord international sur le nucléaire iranien,
souffle maintenant sur les braises du Moyen-Orient. Nous attendons des pays
membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU qu'ils agissent afin de
rétablir la paix et fassent émerger des solutions politiques dans les conflits
du monde. Nous attendons du Président de la République qu'il porte la voix
originale de la France, celle de la paix et du respect de la souveraineté des
peuples, cette voix indépendante et non alignée qui a fait sa force.
Un vent d'espoir souffle pourtant dans le
monde à travers des mouvements populaires inédits qui ont dénoncé la
corruption, la perte de pouvoir d'achat, les exigences insupportables du FMI.
Ils ont émergé aussi bien au Liban, en
Irak, en Iran, en Algérie, en Egypte, en Haïti, en Roumanie ou en Amérique
latine (Brésil, Bolivie, Chili, Colombie).
Hélas, bien souvent une répression féroce
s'abat sur ces peuples; les communistes français se placeront toujours aux
côtés de ceux qui réclament plus de justice et de liberté.
C'est cette même exigence qui s'exprime
dans notre pays. Aussi, depuis des mois à présent, la colère gronde. Elle
touche tous les milieux professionnels et sociaux: personnels hospitaliers,
enseignants, pompiers, policiers, avocats, agriculteurs, fonctionnaires,
étudiants, retraités. Tous expriment avec force l'exigence d'une autre modèle
de société qui prendrait en compte le besoin de justice sociale et fiscale,
l'urgence sociale et écologique. Ils le signifient par des manifestations qui,
pour ne pas être officiellement interdites, deviennent pourtant de plus en plus
dangereuses.
Les Français ne s'y trompent pas: ils
constatent depuis la mise en place du duo Macron-Philippe la multiplication des
régressions sociales: après la suppression de l'ISF, la baisse des APL, la
remise en cause du logement social, la réforme de l'assurance chômage, la loi
de transformation de la fonction publique, la réforme de la SNCF, de
l'audiovisuel public, du bac et l'instauration de Parcours Sup, voici venu le
projet très contesté de la réforme des retraites.
Depuis des semaines, un mouvement social
d'une ampleur extraordinaire s'est levé contre cette attaque en règle de notre
modèle de justice sociale et de solidarité. Ce sont des centaines de milliers
de salariés qui ont suivi les mots d'ordre de grève de l'intersyndicale. Le
fond de cette réforme, c'est à la fois, la baisse des pensions, dans le public
comme dans le privé, mais aussi l'allongement du temps de travail. Baisse
mécanique des pensions, puisque le calcul des pensions s'effectuera sur
l'ensemble des années de travail et non plus les 25 meilleures années pour les
salariés du privé ou les 6 derniers mois pour les fonctionnaires. Dans les
cortèges des manifestations, le mot d'ordre, c'est donc: pas un jour de plus,
pas un euro de moins. En effet, c'est la fin de tous les régimes existants pour
mettre les Français à un seul régime, le régime sec, un régime à l'américaine.
C'est aussi le hold-up des caisses autonomes de nombreuses professions
libérales: avocats, médecins, kinés, infirmiers libéraux qui se mobilisent à
l'instar des 150 avocats du barreau du Val de Marne, en grève depuis plus de 3
semaines, et qui ont manifesté bruyamment à l'occasion de l'audience solennelle
de rentrée du Tribunal de Grande Instance de Créteil le 21 janvier dernier.
Ce projet n'apporte ni justice sociale, ni
progrès social, nous renouvelons donc notre soutien aux salariés du public
comme du privé qui se mobilisent. A ce
propos, nous nous félicitons de la décision qui a été prise de venir en aide
aux Cristoliens qui rencontreraient dans les mois qui viennent des difficultés
financières. Ainsi, les grévistes pourront se tourner vers le CCAS. Mais le
soutien financier ne saurait suffire; il était nécessaire que les organisations
politiques de gauche et écologistes, conscientes de leurs responsabilités
vis-à-vis du peuple, travaillent ensemble pour proposer une autre réforme des
retraites. Une plateforme commune a été élaborée; vous trouverez des
exemplaires de ce document dans la salle. Ce projet permet de consolider notre
système de retraite par répartition. Les propositions comprennent outre un
minimum contributif, une meilleure prise en compte de la pénibilité et 6 pistes
de financement. Il est indispensable que des projets alternatifs soient opposés
à ceux fomentés par le gouvernement, le MEDEF ou l'extrême droite et que ces
projets soient portés par la gauche unie.
Ainsi, lors d'une distribution à Créteil
début janvier d'un tract unitaire signé par 12 partis signataires comprenant
outre le PS, le PCF, Europe Ecologie-les Verts, Génération.S, Ensemble, etc…,je
ne les citerai pas tous, nous avons reçu un accueil très favorable dans la
population: les Cristoliens soulignaient le caractère unitaire de cette
initiative et manifestaient leur approbation.
C'est à la même stratégie de rassemblement
que nous avons œuvré ces derniers mois, en vue des prochaines échéances
électorales. En effet, je ne vous apprends rien: les 15 et 22 mars se
dérouleront les élections municipales. Après avoir élaboré les propositions des
communistes pour un programme municipal, nous avons souhaité rencontrer les
différentes forces de gauche et écologistes. Comme vous le savez, l'union est
un combat et nous n'avons pas pu élargir le rassemblement au delà de nos
camarades socialistes. En effet, les négociations avec les autres partenaires
de gauche ou écologistes n'ont pas abouti. Nous le déplorons, mais cela ne doit
pas nuire pour autant aux actions que nous pouvons mener conjointement avec eux
et je pense, par exemple, à la convergence des luttes en faveur de la défense
des services publics.
En ce qui concerne le rassemblement avec
nos camarades du Parti socialiste et de la Société civile, lors de la mandature
précédente, il s'est développé dans le respect mutuel et la loyauté. Je ne
reviendrai pas dans le détail sur toutes les avancées que Créteil a connues ces
dernières années. C'est une ville qui a su développer depuis longtemps un
programme écologique, social et dynamique. Les projets de renouvellement
urbain, les offres riches et variées dans le domaine éducatif, culturel et
sportif favorisent l'épanouissement de chacun, la tolérance et le vivre
ensemble. Nous pensons que notre présence, notre travail durant toutes ces
années où nous avons œuvré dans la majorité municipale ont pu contribuer à
cette réussite. Certes, nous avons constaté des divergences, que ce soit à
propos de l'encadrement des loyers privés, du travail du dimanche, ou de l'élaboration
d'un réel budget participatif. Pour autant, elles n'ont pas remis en cause
notre participation à la majorité municipale. Pour les élus sortants, comme
pour la majorité des communistes de la Section, le bilan de ces mandatures
successives depuis 1995 est positif.
Malgré les incertitudes institutionnelles
et fiscales dans lesquelles le gouvernement maintient les communes, malgré les
baisses de dotations accordées par l'Etat, le programme municipal se doit
d'être ambitieux.
Je tiens donc à indiquer quelques unes des
propositions de programme auxquelles nous sommes, nous, communistes,
particulièrement attachés.
• Maintenir un taux élevé de logements sociaux (48%),
• Encadrer les loyers, pour les ménages et les étudiants,
• Créer une tranche supplémentaire de Quotients Familiaux pour les
revenus très aisés,
• Mettre en place de consultations citoyennes pour les grands projets de
la Ville en y associant les conseils de quartier,
• Etudier sérieusement la création d'un centre de santé associatif dans
les locaux de l'hôpital Albert Chenevier
• Organiser la mise en place d'une complémentaire santé pour tous (25%
des Cristoliens n'en possèdent pas actuellement),
• Lutter contre les violences
conjugales et intra-familiales en créant une délégation rattachée à la
Maire-adjointe aux droits des femmes
• Se mobiliser pour rendre la ligne 8 accessible aux personnes à
mobilité réduite,
• Privilégier les circuits courts pour la restauration collective,
• Construire une piscine de 50m par 25m, soit 2 bassins de 25 sur 25,
Ces propositions, vous pourrez les retrouver avec d'autres sous forme d'un
document que je vous engage tous, communistes et sympathisants, à distribuer
largement.
Donc, c'est la stratégie d'alliance avec le
Parti Socialiste et des personnalités progressistes et écologistes qui a été
retenue par les communistes de Créteil lors d'un vote en assemblée générale et
les candidats communistes, républicains et citoyens présentés par la Section
seront membres de la liste dirigée par Laurent Cathala.
Présentation des 9 candidats, Luc Mboumba,
conseiller municipal sortant, tout comme Méhédi Henri, que vous connaissez
tous, retenu en province pour ses études et qui n'est pas présent aujourd'hui,
Isabelle Morvan, auxiliaire
puéricultrice, déléguée syndicale, Mohammed Tahri, auto-entrepreneur,
conseiller commercial, délégué habitant au conseil de quartier de la Pointe du
Lac, Pauline Anamba, éducatrice
spécialisée, militante syndicale et bien connue dans son quartier de la
Habette, Marie Mattéi, assistante de direction, militante à l'UNEF lors de son
cursus d'étude en sciences politiques, nos deux maires-adjoints sortants et qui
ne se représentent pas Danielle Defortescu et Jean-Pierre Héno.
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