Comme nos concitoyen.nes, nous sommes
inquiets à quelques jours de la sortie du confinement. Nous ne faisons pas
confiance à la stratégie recommandée par le gouvernement. Elle n’est pas liée à
la recherche de la sécurité sanitaire pour tous, mais s’est adaptée en fonction
des pénuries de matériels et sous la pression visant à la reprise économique
rapide.
Le
retour des enfants sur le chemin de l’école, c’est un impératif pédagogique et
de justice sociale. Dans la mesure où les conditions de sécurité ne sont pas
réunies, nous partageons totalement, à la fois le refus de l’association des
Maires d’Ile-de-France de rouvrir les écoles le 11 mai prochain, mais aussi les
inquiétudes des enseignants, comme celles des parents. Le délai est trop court
pour assurer la sécurité sanitaire, pour garantir des conditions de travail
correctes aux élèves, aux enseignants et aux agents territoriaux et pour
apaiser les craintes légitimes des
parents d’élèves. L’argument, selon lequel c’est un moyen de lutter contre les
inégalités sociales, ne tient pas ; en effet, il est contredit par la
programmation à la rentrée de septembre de nombreuses fermetures de
classes : 2 à 6 fermetures à Créteil.
Nous
soutenons la motion intersyndicale Snudi-FO 94, Snuipp-FSU 94, CGT Educ’Action
94 et SUD Education 94, signée par plus de 160 professeurs des écoles de
Créteil : « Pas de rentrée scolaire le 11 mai alors que les
conditions sanitaires ne sont pas réunies ». Bien évidemment, comme lors
de la période de confinement, les enfants des personnels mobilisés pour la
lutte contre la pandémie et les enfants des enseignants volontaires dans ce
cadre seront accueillis à l’école.
Comme
le gouvernement l’a souligné, la stratégie du déconfinement passe par le
triptyque protéger, tester et isoler.
Protéger : L’Etat doit donc garantir
le droit aux masques gratuits pour toute la population.
C’est une bonne décision que
de rendre obligatoires dans les transports en commun les masques chirurgicaux,
encore faut-il en fournir. L’Etat n’étant pas en mesure de fournir le nombre
des masques nécessaires, ce sont les collectivités qui ont pris le relais. A
Créteil, la municipalité fa déjà fourni 5 masques chirurgicaux aux plus de 65
ans et doit adresser sous peu un masque « grand public » à chaque
Cristolien. Le Département a commandé 1 million 500 masques qui doivent être
livrés bientôt.
Nous
sommes scandalisés de constater que la grande distribution réussit ce que la
puissance publique ne parvient pas à accomplir : comment des acteurs
privés peuvent-ils réaliser du profit sur la santé et la sécurité de nos
concitoyens, des personnels médicaux et para médicaux et des salariés du
médico-social ? Nous exigeons la réquisition par l’Etat des masques
disponibles dans la grande distribution.
Tester, on en parle toujours au futur : et pourtant, depuis le 16
mars, c’est une recommandation majeure de l’Organisation Mondiale de la Santé.
(OMS). Les atermoiements du gouvernement
ont fait perdre de précieuses semaines au pays. A l’hôpital Henri Mondor, pour
pallier l’incurie de l’Etat, le Territoire du Grand- Paris-Sud-Est-Avenir a
financé un scanner pulmonaire à des fins de diagnostic et de suivi des lésions
pulmonaires du Covid-19.
Isoler, le gouvernement se désengage une fois
de plus, puisqu’il reviendra
aux préfets et aux collectivités territoriales de définir ensemble, avec les
acteurs associatifs, les professionnels de santé et les acteurs de la prise en
charge à domicile, le plan d’accompagnement des personnes placées à
07/05/2020l’isolement.
Que
ce soient les « brigades » chargées de remonter les cas
contacts, ou l’application StopCovid, ces dispositifs, décidés dans l’improvisation
et la hâte, posent des difficultés majeures en terme de secret médical, pour
les unes, et de protection des données personnelles, pour l’autre.
Nous
exigeons :
·
Des
créations de postes dans le service public, à commencer par la santé et l’éducation
- La maîtrise publique des masques et des tests et non la marchandisation de la santé
- Un plan d’urgence sanitaire pour la reprise de l’école (démocratie sanitaire, développement de la médecine scolaire)
- L’abrogation des mesures dérogatoires au droit du travail (temps de travail, congés payés, repos dominical)
- Le maintien du pouvoir d’achat (blocage des prix, gel des loyers, et des factures, chômage partiel payé à 100%, allocation de solidarité)
- La protection des salariés
- L’encadrement du télétravail
- La sélectivité et le suivi des aides aux entreprises conditionnées à des critères sociaux et environnementaux.
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