mercredi 13 mai 2020

Communiqué du groupe des élus communistes, républicains et citoyens de Créteil


Comme nos concitoyen.nes, nous sommes inquiets à quelques jours de la sortie du confinement. Nous ne faisons pas confiance à la stratégie recommandée par le gouvernement. Elle n’est pas liée à la recherche de la sécurité sanitaire pour tous, mais s’est adaptée en fonction des pénuries de matériels et sous la pression visant à la reprise économique rapide.         

            Le retour des enfants sur le chemin de l’école, c’est un impératif pédagogique et de justice sociale. Dans la mesure où les conditions de sécurité ne sont pas réunies, nous partageons totalement, à la fois le refus de l’association des Maires d’Ile-de-France de rouvrir les écoles le 11 mai prochain, mais aussi les inquiétudes des enseignants, comme celles des parents. Le délai est trop court pour assurer la sécurité sanitaire, pour garantir des conditions de travail correctes aux élèves, aux enseignants et aux agents territoriaux et pour apaiser les craintes légitimes  des parents d’élèves. L’argument, selon lequel c’est un moyen de lutter contre les inégalités sociales, ne tient pas ; en effet, il est contredit par la programmation à la rentrée de septembre de nombreuses fermetures de classes : 2 à 6 fermetures à Créteil.

            Nous soutenons la motion intersyndicale Snudi-FO 94, Snuipp-FSU 94, CGT Educ’Action 94 et SUD Education 94, signée par plus de 160 professeurs des écoles de Créteil : « Pas de rentrée scolaire le 11 mai alors que les conditions sanitaires ne sont pas réunies ». Bien évidemment, comme lors de la période de confinement, les enfants des personnels mobilisés pour la lutte contre la pandémie et les enfants des enseignants volontaires dans ce cadre seront accueillis à l’école.

            Comme le gouvernement l’a souligné, la stratégie du déconfinement passe par le triptyque protéger, tester et isoler.

            Protéger : L’Etat doit donc garantir le droit aux masques gratuits pour toute la population.

            C’est une bonne décision que de rendre obligatoires dans les transports en commun les masques chirurgicaux, encore faut-il en fournir. L’Etat n’étant pas en mesure de fournir le nombre des masques nécessaires, ce sont les collectivités qui ont pris le relais. A Créteil, la municipalité fa déjà fourni 5 masques chirurgicaux aux plus de 65 ans et doit adresser sous peu un masque « grand public » à chaque Cristolien. Le Département a commandé 1 million 500 masques qui doivent être livrés bientôt.

            Nous sommes scandalisés de constater que la grande distribution réussit ce que la puissance publique ne parvient pas à accomplir : comment des acteurs privés peuvent-ils réaliser du profit sur la santé et la sécurité de nos concitoyens, des personnels médicaux et para médicaux et des salariés du médico-social ? Nous exigeons la réquisition par l’Etat des masques disponibles dans la grande distribution.

            Tester, on en parle toujours au futur : et pourtant, depuis le 16 mars, c’est une recommandation majeure de l’Organisation Mondiale de la Santé. (OMS).  Les atermoiements du gouvernement ont fait perdre de précieuses semaines au pays. A l’hôpital Henri Mondor, pour pallier l’incurie de l’Etat, le Territoire du Grand- Paris-Sud-Est-Avenir a financé un scanner pulmonaire à des fins de diagnostic et de suivi des lésions pulmonaires du Covid-19.

            Isoler, le gouvernement se désengage une fois de plus, puisqu’il reviendra aux préfets et aux collectivités territoriales de définir ensemble, avec les acteurs associatifs, les professionnels de santé et les acteurs de la prise en charge à domicile, le plan d’accompagnement des personnes placées à 07/05/2020l’isolement.

            Que ce soient les  « brigades » chargées de remonter les cas contacts, ou l’application StopCovid, ces dispositifs, décidés dans l’improvisation et la hâte, posent des difficultés majeures en terme de secret médical, pour les unes, et de protection des données personnelles, pour l’autre.

           

            Nous exigeons :

·        Des créations de postes dans le service public, à commencer par la santé et l’éducation

  • La maîtrise publique des masques et des tests et non la marchandisation de la santé
  • Un plan d’urgence sanitaire pour la reprise de l’école (démocratie sanitaire, développement de la médecine scolaire)
  • L’abrogation des mesures dérogatoires au droit du travail (temps de travail, congés payés, repos dominical)
  • Le maintien du pouvoir d’achat (blocage des prix, gel des loyers, et des factures, chômage partiel payé à 100%, allocation de solidarité)
  • La protection des  salariés
  • L’encadrement du télétravail
  • La sélectivité et le suivi des aides aux entreprises conditionnées à des critères sociaux et environnementaux.

  

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